Favignana 2006

Les Robinsons Favignanais sont de retour et vous souhaitent tout d'abord :

Nous appréhendions tous, vous l'aviez compris, un Noël loin des réunions familiales habituelles, autour du rituel sapin décoré et de la dinde (Bon, la dinde, à vrai dire, on s'en fichait un peu!).

Et bien, nous avons passé Noël tous les 3, Heu... tous les 4 (puisque dans vos mails vous considérez désormais notre chat comme faisant partie de la famille et nous vous en remercions); nous avons donc passé Noël disais-je, chez nous, c'est-à-dire sur
Vent de Folie, et c'était super!
Miaou !....
... vous pouvez pas rester un peu tranquilles non ?

 

 

Le Père Noël, arrivé en aliscafo, est parvenu à se glisser par la cheminée...

 

...et le foie gras arrosé de Sauterne a largement remplacé la dinde… ou le foie gras largement arrosé de Sauterne à remplacé la dinde… vous choisirez!
Nous sommes même allés à la messe de minuit (qui, ici, a bien lieu à minuit) à la fin de laquelle tous accompagnent le "Divin enfant" jusqu'à cette superbe crèche dont vous avez pu voir la photo.

Ensuite, la tradition voulant que l'on présente ses vœux pour Noël, tout le monde sur la place s'est embrassé et souhaité "Auguri".
Le lendemain, les amis de Candice et surtout nos compères Tommaso et Peppino ayant "loupé" la messe, venaient sur le ponton nous souhaiter "Auguri"... un petit verre de Sambucca ne pouvant faire de mal !
A la vôtre!
Nous avons aussi découvert l'existence, à Favignana, d'une harmonie de grande qualité et nous sommes régalés, en assistant au concert de Noël, d'un répertoire allant de Strauss à Santana en passant par les Blues Brothers et John Lennon.

Puis, la paroisse nous ayant généreusement prêté une salle… Merci Padre!...,
nous avons fêté les 14 ans de notre jeune fille et …

"… 30 ados...... ça danse, ça boit, et surtout… ...ça mange!

ça plane pour moi !
"Candice est aux Anges!!!"

Notre four n'a pas démérité (la cuisinière non plus d'ailleurs) et ces jeunes se sont régalés de ces quiches et gâteaux français (les plus simples vous pensez bien!) qu'ils ne connaissaient pas. (Je vous parlerais de la cuisine italienne un peu plus loin).

Les conditions posées par le "Padre" étaient :

   . Que nous soyons catholiques (?!),

   . Que nous assistions à la messe (et nous y sommes allés - tous les 3 - oui, oui, on ne plaisante ni avec les superstitions, ni avec la religion en Italie!),

    . Que la fête se termine à minuit et que nous soyons présents.

Nous avons mieux compris cette dernière condition quand vers 22 heures, toute la jeunesse Favignanaise est arrivée, alertée par le tam tam local et n'ayant rien d'autre à faire sur cette île où rien n'est prévu pour elle.

Nous sommes donc tombés dans les bras de Morphée, abrutis par cette adorable musique à la mode mais ravis d'avoir fait plaisir à ces jeunes qui se sont avérés aussi adorables que charmants.

Après la Nouvelle Année ("Auguri ! "),
Ouh...J'crois bien qu'j'ai un peu trop bu !

… il y a l'Épiphanie (encore "Auguri !").

Jour encore férié en Italie. C'est surtout la fête pour les enfants semble-t-il.
Après la messe (les italiens sont très pratiquants et il y a toujours beaucoup de monde à la messe que ce soit le matin, le soir, en semaine ou le dimanche): lâché de ballons et l'après-midi: distribution de bonbons par la "Befana" (gentille sorcière).

Mais nous avons surtout fait une découverte.

Entraînés en ce jour de fête, par Paolo, un de nos charmants "Papis" cités plus haut (qui n'ont de Papis, précisons-le, que l'âge de la retraite…je vous garantis que pour le suivre en vélo ou dévalant quelque pente raide, il faut être sportif!)…

... Paolo et sa chienne Pupa ... mais non pas à côté.... en bas de la photo!
… dans les petites mais multiples ruelles de Favignana, nous descendons dans un joli parc et y découvrons le cinéma, "chiuso" (fermé), comme tout le reste l'hiver… et pour cause… C'est un cinéma extérieur au sein d'un site superbe qu'ils nomment "l'arène".

C'est en fait une ancienne carrière de tuf calcaire aménagée et entretenue grâce aux bénéfices des films, pièces de théâtre et spectacles qui y sont présentés pendant la saison touristique.

Dans cette carrière, se trouve un des moulins de Favignana - paix aux ânes qui effectuaient tout le labeur - où les Siciliens des îles alentours amenaient leur grain.

Nous réalisons qu'après 1 mois ½ passé à Favignana, si petite soit cette ville, nous sommes loin d'avoir tout vu et rien de tel qu'un aimable autochtone pour nous guider !

Paolo ne sort jamais sans son camescope. Désigné "caméraman officiel de l'île", il nous fait également visionner un film sur lequel nous découvrons Favignana l'été.

L'île est alors envahie de touristes. Des milliers de personnes circulent dans les rues.

                                                     Favignana est méconnaissable.

Découvrant cette île comme nous hors saison, alors que "tutto è chiuso!", il est impossible d'imaginer une telle foule.
Nous ne profiterons pas de ces rues animées par quelques concerts, de ces vendeurs de tout et de rien installés sur les trottoirs, de ces queues aux caisses des boutiques, de ces vols de vélos (alors que les nôtres restent librement appuyés contre un mur dans l'une ou l'autre rue..).

Bref, nous sommes heureux d'avoir choisi la bonne saison !

Je vous ai promis de vous parler cuisine:

Même en Italie, réputée pour sa bonne cuisine (avouons que l'on est toujours heureux de trouver, à l'étranger, une pizzeria où l'on est sûr de bien manger), la cuisine française, par sa qualité et surtout sa diversité, reste indétrônable !
Nous sommes loin également de la cuisine Sarde, car à part les pâtes, les pizzas et pour les pâtisseries : le Panetone (énorme brioche avec du sucre glace ou farcie de raisins, de fruits secs ou de chocolat qu'on se doit d'acheter pour Noël et Nouvel an) qui se mange après les lasagnes et les saucisses - lentilles,… il n'y a pas grand-chose.

La viande est très bonne mais que vous demandiez au "macellaio" du "vitello" (veau) ou du "bue" (bœuf), il vous donne le même morceau vous assurant que "è buona !".
Très tendre certes, mais vous ne savez pas si vous mangez du bœuf ou du veau. C'est un peu entre les deux. Pas évident si l'on aime la bonne viande rouge ou une bonne escalope de veau aux champignons…
Si vous souhaitez du "pollo" (poulet), vous mangez plutôt de la dinde tant leurs volailles sont énormes (très bon marché par contre - et c'est bien la seule chose qui le soit!).

Quant au poisson, nous sommes pourtant dans un village de pêcheurs, le choix est très "maigre"! Quelques rougets, du sar (bof, et gare aux arêtes!), d'autres minuscules poissons que nous ne sommes toujours pas parvenus à identifier et des calamars. Le tout à 15 € le kilo (25€ l'été?!). Ils ne font pas de détail! Les espadons et autres espèces étant réservés aux restaurants (pourquoi, on se le demande puisque ceux-ci sont la plupart du temps "chiusi")

Pour les pâtisseries, ils ne semblent pas vraiment "fans". Comme je vous le disais, il y a le fameux "Panetone". Les "Supermercati" (enfin ceci correspondrait plutôt chez nous à une petite superette) en sont envahis pour les fêtes. Il y en a partout, au milieu des conserves, des balais et autour des caissières.            
                  Remarquez, si vous avez une grosse fringale, rien de tel!
A part ça, quelques petits gâteaux secs sur les étagères des boulangeries.

Par contre, ici à Favignana, la spécialité est le thon. Et ça, c'est bon!
Nous avons eu l'occasion de goûter celui-ci, coupé en lamelles très fines et préparé de différentes manières (fumé, mariné….) c'est délicieux.

 

Allez ! Un peu de culture générale :

En effet cette île est réputée pour la pêche au thon qui se pratiquait autrefois.
Ignazio Florio, vers 1840, achetait l'île pour y implanter la plus grande industrie thonière de la Méditerranée.

Dans chaque bar, restaurant ainsi que sur les murs, on peut admirer des photos, des peintures ou des céramiques représentant des scènes de pêche au thon: la "matanza" et sur lesquelles on reconnaît certains habitants de Favignana.

Un immense filet est tendu et maintenu par des ancres. Le poisson entre par une nasse puis est guidé à travers différentes chambres vers le piège final appelé "la camera della morte" (la chambre de la mort).

En encadré: Localisation du filet devant Favignana

Détail du filet avec les différentes chambres, accroché par une multitude d'ancres.

En bas à gauche : la camera della morte

Au fond : Les anciens établissements Florio.
Depuis les barques, ce filet est resserré par les pêcheurs et 8 d'entre eux attrapent le thon avec

des "arpioni",

(manches en bois, de tailles différentes, chacun se terminant par un énorme crochet).

Et chaque été, la tradition se perpétue pour le plaisir des touristes.

***

Mais je suis certaine que vous vous demandez tous si nos diverses et multiples péripéties ne nous manquent pas…. Et bien soyez rassurés… elles ne nous manquent pas du tout……pour la bonne raison…… que ça continue!!!


Même au port, la poisse ne nous laisse aucun répit. En l'espace de 15 jours, nous venons d'avoir:

 

- Un brûleur de notre gazinière HS (l'autre agonise),
- le cordon d'alimentation du PC potable HS,
- la carte de notre appareil photo HS,
- l'imprimante (indispensable pour éditer les cours du CNED) en panne,

Et depuis quelques jours,

- les batteries de service HS,
- le chargeur de batteries HS,
- le répartiteur (appareil répartissant les charges entre les différentes batteries), en voie "d'extinction",
… Ces 3 derniers avaient fait leur temps, je vous l'accorde!

Mais pour la énième fois, qu'a-t-on fait pour mériter ça ???

Bon, relativisons ! Malgré cela, "tutto va bene".

Même s'il ne fait pas "chaud-chaud", contrairement à vous, nous n'avons ni gel, ni neige, ni brouillard (ces jours-ci même le vent nous fiche une paix royale) et on ne pense pas à la fin des vacances de Noël… puisque nous sommes toujours… en vacances!

                     Seule Candice appréhende la rentrée.

"Dur dur" de rester enfermée 5 heures par jour, après avoir passé toutes ses journées dehors, et surtout... de se lever le matin!

  Anecdote : Une nouvelle enfant à Favignana!

  Certains Favignanais ne distinguent pas Candice parmi les enfants du village tant elle leur ressemble.
  Jusqu'alors, à Favignana, nous étions "les français du bateau". Désormais, nous sommes les parents de "la française" ou encore de "Kéndissss" !
Dans les magasins, si nous souhaitons commander quelque chose, il nous suffit de parler d'elle:     "Si, la conosco!" (oui, je la connais!)... et il n'y a plus de problème.
                                                  Ah!...Ben ça alors !


Une des difficultés rencontrée ici est l'absence de magasin d'outillage digne de ce nom. Or si nous ne pouvons avancer les travaux, nous serons contraints de quitter cette île merveilleuse au plus vite et nous en sommes désolés.

Les magasins, parlons-en:

En Sicile, les marchandises ne sont pas exposées. On ne peut entrer, regarder et prendre en rayon ce qui nous intéresse.
Pour le bricolage justement (ceci à Trapani), vous entrez dans un petit magasin (les "vrais" supermarchés sont rares - et petits - en Sicile) et devez demander ce que vous souhaitez au vendeur derrière un comptoir… pratique quand on (enfin Rémy!) ne parle italien que depuis 1 mois!

Mais le pire n'est pas là…

Toutes les boutiques, quoiqu'on y vende, sont superbes (à Trapani j'entends!). La classe à l'italienne!
De grands espaces, une déco "grandiosa"……. Mais VIDES!... Les vitrines sont vides, les étagères sont vides. Et ils n'ont rien!
On se croirait déjà en Tunisie ou au Sénégal: "On n'a pas! On peut peut-être commander mais ça va prendre du temps…!"
Ils ne s'affolent jamais : "Bou! …E la vita!"… et pendant ce temps, nous on "Bout!".

Mais il nous faudra bien nous y faire. Ça ne va pas aller en s'arrangeant!

Alors... Nous avons critiqué la cuisine du voisin, les commerces du voisin, passons

aux voisins eux-mêmes:

La réputation du "macho italien" bien ancrée dans les esprits est toujours bien entretenue par ces messieurs Siciliens, à Favignana en tout cas, soyez rassurés!

Dans les bars ou même dans les rues… pas une femme! On les croise chez les commerçants ou à la messe. C'est tout!
Que ce soit en semaine ou le dimanche, le matin ou l'après-midi, ces messieurs pérorent entre eux, devant les portes des cafés ou de leurs clubs respectifs (pêche, chasse, anciens ou autre), mais jamais on ne les rencontre avec leurs épouses.
Prenons nos chers "papis" par exemple. Je les pensais tous veufs... Et bien non!

                                           Pardon mesdames, ...Mais où êtes-vous?

Un fait qui, par exemple, nous a surpris : Souhaitant rencontrer l'une de nos connaissances, nous frappons chez lui… personne. 5 minutes plus tard, il nous rattrape dans la rue. Sa femme et sa fille viennent de le prévenir que 3 inconnus le cherchent. Elles étaient bien à la maison mais n'ont pas ouvert ?!... De retour avec le monsieur, nous avons ensuite été très bien reçus.

Et ceci n'est pas réservé aux "anciens" comme nous y sommes accoutumés dans notre cher Pays Basque et probablement dans nombre de nos campagnes françaises. Ici, si vous croisez des couples, ils ont toujours moins de 25 ans. A croire que dès qu'ils sont mariés, la "Mamma" reste à la maison à préparer "la pasta"!

Candice confirme ce caractère "macho" en ce qui concerne les jeunes: lorsqu'ils sont en groupe, garçons et filles, les "mecs" vont boire un coup sans leurs copines. Pas question pour une "nana" de rentrer dans un bar boire une Sambucca, ni même une bière. Vous n'y pensez pas!

                                 Ah Messieurs… vous devriez venir faire un petit stage en France!

          Sur ce point aussi, nous sommes prêts pour la Tunisie!!!

. . .
Petit coup de Blues ! :

Lundi 9 janvier, 17 heures, un problème survient et non des moindres… les cuves sont vides…les bidons sont vides… les bouteilles sont vides… PLUS D'EAU!


Vous vous dites : "Mais au début l'eau n'était pas coupée".

Hélas, cet oubli n'a duré que 3 jours…

Nous étions toutefois rassurés puisque lorsque Shardane a fait escale ici, ayant absolument besoin de faire le plein avant leur départ, Peppe, un employé du port, leur avait ouvert l'eau.

Malgré tout, nous économisons, réutilisons et récupérons l'eau de pluie dès que possible.
   C'est ça aussi, vivre sur un bateau!

Mais cette fois, plus une goutte...


Rémy part donc à la recherche du fameux Peppe. Introuvable!

Notre ami Peppino nous dépanne immédiatement avec un bidon de 30 litres. Demain, nous trouverons notre sauveur…

Mardi matin, eurêka !
Peppe est sur son bateau, mais… impossible de nous donner de l'eau : "il motore è rotto!… je vais voir … Bou ?! Peut-être on peut réparer…".

Quand? Il ne nous l'a pas dit… et s'en est allé discuter avec "Aimable" et d'autres pêcheurs.


Ddepuis notre arrivée, ceux-ci ne semblant pas très heureux de voir notre voilier "squatter" leur ponton, nous nous demandons si le moteur est réellement cassé et sommes certains que si réparation il doit y avoir, ce ne sera pas pour aujourd'hui.

Le casse-tête commence. Et je vous assure que c'est en de tels moments que l'on réalise vraiment quelles sont les choses essentielles dans la vie!
Chacun de nous sait comme l'eau est importante. Je vais pourtant être insistante car on le réalise vraiment lorsqu'on n'en a plus :

Sans eau :
Ppas de café, pas de cuisine, pas de vaisselle et surtout aucune hygiène possible… et ça pour moi…. C'est IMPOSSIBLE!
Donc… je "pète un câble"!
... Moral en chute libre!
... Et oui, ça arrive!
 
Un peu de solitude (pas de femme + barrière de la langue) + hiver (vent + froid) + pas d'eau…
Si les circonstances n'étaient ce qu'elles sont, je dirais "la goutte qui fait déborder le vase!!!".

Heureusement, nous avons nos "Papis" toujours aussi gentils.

Notre cher Paolo est désolé de me voir dans cet état. Il tient à ce que nous gardions une bonne image des Favignanais et nous donne les clés d'un des appartements qu'il loue l'été (si ça vous intéresse, voir partie "Remerciements"). Nous pouvons y remplir tous les bidons que nous souhaitons et même prendre une douche chaude… un vrai bonheur!

Touchée par tant de générosité et de nouveau présentable … je retrouve un peu le sourire !

Et non content de nous avoir rendu ce service inestimable, nous repartons avec une assiette de "pasta al forno",... Et là !... En une bouchée, nous regrettons tout ce que nous avons dit sur la cuisine sicilienne…Le lendemain, il nous offrira des "cannoli" (biscuit roulé et craquant, fourré de ricotta sucrée)…

...Grand moment : Rémy nous offre un de ses sourires comme on les aime tant et s'exclame :

"Comme quand j'étais petit!"…

J'ai donc un mea culpa à faire : Ils n'y connaissent pas grand chose en viandes, certes… mais pour "la pasta" et "le dolce" (douceurs) … RESPECT !

Par la même occasion nous avons appris que les pâtisseries fines se trouvent dans les bars, non dans les boulangeries. Or n'y allant pas - et pour cause! (voir plus haut)…

Alors que, mon moral étant au plus bas, j'en voulais à tous les Favignanais de nous abandonner à notre pauvre sort, cette phrase de Paolo restera longtemps dans ma mémoire :
  

"Siete molto fortunati… Mi conoscete!"
(Vous êtes très chanceux… vous me connaissez, Moi!)
Grazie mille, Paolo!

. . .

Lorsque tout va mal, paraît-il, il faut garder confiance en pensant que ça ira mieux demain et donc positiver!
                                                                     Ce fût le cas pour nous!

Désormais, nous pouvons affirmer que nous avons 2 amis à Favignana, de vrais amis, de cette amitié basée sur une réelle confiance.
Paolo et Giuseppe ne savent que faire pour nous rendre service et nous faire découvrir cette île comme peu de touristes ont la chance de le faire. Et nos journées s'en retrouvent bien remplies.

Tout d'abord, Giuseppe nous offre de venir chez lui consulter notre messagerie sur Internet (il nous confira même ses clés un jour où il sera absent). Une générosité et une confiance dont nous ne voulons abuser mais qui nous touche profondément.

Ensuite, Paolo nous emmène vers de nouvelles aventures sur les routes de Favignana :

Nous commençons par monter vers le château où la vue est splendide.

Puis direction les anciennes carrières de l'île :
Carrière de Cala Rossa, à l'est de l'île
Des sortes de toboggans en pierre étaient aménagés afin de faire glisser les pierres extraites directement dans les bateaux qui mouillaient au pied des rochers
Carrière de Bue Marino :

La photo n'est pas à l'envers. Ceci est bien le plafond de la carrière !

Une autre carrière visible depuis la route:
"La tour de New York" nous dit Paolo
Cette île est en fait un vrai gruyère. Les carrières ont été exploitées de telle sorte que l'on peut traverser l'île sur des kilomètres sous terre, entrer dans les caves d'une maison et ressortir au bord des falaises.
Même la montagne est creuse!

Paolo ayant ses entrées partout, nous avons le privilège d'entrer dans ...

... une auberge aménagée dans une ancienne carrière,
ainsi que dans la dernière carrière en activité :
Puis nous pouvons admirer de magnifiques jardins privés,
les uns aménagés dans ces carrières,
d'autres envahis de citronniers et de mandariniers.
Le temps s'adoucit considérablement et les fleurs commencent à envahir les prairies :
Non content de nous faire découvrir le pays, Paolo nous fait rencontrer ses habitants. Et non des moindres.
Nous allons chez "El Raïs!" (le Roi) de Favignana, légende vivante ici, respecté et admiré de tous!
Et pour cause… il s'agit de Gioacchino, le Maestro de la Matanza!
Sa carte de visite (typique du personnage!) :

"Tu veux passer une journée en bateau avec moi?
Appelle-moi!
Cherche-moi sur la place Madrice à Favignana!
Ne pas oublier! Ce qui est dans la mer est fait pour manger: jamais pour boire.

Oui, vous l'avez déjà vu quelque part… c'est un des 2 personnages au centre de la céramique sur la Matanza!

Celui-ci, ancien cuisinier, nous initie à la fabrication "maison" des conserves de thon à l'huile d'olive et nous offre une dégustation, le tout arrosé du jus des citrons du jardin - un parfum à eux seuls!… Instant de plaisir pour nos bouches gourmandes!

Cet adorable colosse (
1m93, 120 kg), nous donne même la recette de ses succulentes boulettes de thon au marsala, nous fait visiter sa petite maison (qu'il loue également l'été), dont la vue sur la campagne et la mer, depuis l'étage, est paradisiaque et nous invite à venir partager son repas quand nous le souhaitons!

Nous découvrons également toute la musique locale. De merveilleux chants siciliens, des tarentelles accompagnées à la mandoline, des chants de la Matanza accompagnant les pêcheurs de thon lors de la prière ou pour synchroniser le travail du filet.

Et si vous venez à Favignana, ne manquez pas d'écouter les Macuccusonu. Le chant que vous entendez
(si vous avez un lecteur MP3) est de leur répertoire!

Si vous voulez "jeter un œil" du côté de "l'École", nous sommes également bien occupés!
A part ça, il fait 8°C, le chauffage ne fonctionne plus (étonnant, non?) et on se gèle avec force 8 du nord-est, mais tout va bien !
Le jour du départ approche !

. . .

Il est temps pour nous de mettre les voiles pour découvrir d'autres horizons.
Mais nous sommes heureux car nous avons l'impression d'avoir vraiment atteint le but que nous nous étions fixé pour chacun des pays où nous irions, en faisant ce voyage:
Même si nous n'avons pas connu beaucoup de monde, et nous le déplorons, ce séjour aura été un véritable échange.

Ceux qui deviendront nos amis, ont tout d'abord pris pour des "pazzi" (fous) ces gens vivant sur un voilier, débarquant en plein hiver à Favignana. Et on peut les comprendre.
Ils ont appris à nous connaître.

De notre côté nous avons découvert, avec Paolo, les paysages, les habitants, la musique locale et tous les mystères de cette île.

Puis, même si par discrétion il ne souhaite pas qu'on parle de lui dans ce site, nous ne pouvons clore cette partie de notre voyage sans remercier Giuseppe tout d'abord pour son amitié et sa confiance, mais aussi car, en plus de sa grande générosité, il est une personnalité locale et surtout la mémoire vivante de Favignana.

Grâce à lui, nous avons découvert l'histoire et la culture de cette île (avec la "tonnara" - pêche au thon - entre autre) et ce qu'implique "vivre sur une île" telle que celle-ci sur le plan économique, des loisirs, etc….
Nous avons compris, par exemple, que s'il y avait de vrais "Supermercati", il n'y aurait plus de vie locale, sans parler de la difficulté pour les commerçants qui résistent déjà difficilement.

Ajoutons à cela les problèmes de logement : Nous sommes dans une région touristique. L'inflation est donc forte, l'immobilier est cher et la plupart des logements sont des locations saisonnières ou des résidences secondaires.

Nous avons également senti un profond attachement des anciens à leur île.
Certains ayant préféré y vivre que de tenter un avenir peut-être plus prometteur ailleurs. D'autres, l'ayant quittée, sont revenus dès que possible.
Pourtant, Candice nous apprend que tous ses amis, les jeunes donc, n'aspirent qu'à partir de Favignana et s'installer en Italie continentale.
Si leur attachement à cette île n'est plus celui des anciens, que deviendra-t-elle?

Pour notre part, nous nous sommes vraiment attachés à cet endroit.
Tous nous disent que cette île est la plus belle au monde.

Gioacchino nous disait:
"Cette île est magique, même si on en part, on y revient toujours!"
Serait-ce vrai ?!

Ce qui est sûr est qu'elle est inoubliable!

Vendredi 3 février, le jour du départ est arrivé...
Échange de cadeaux. . . Derniers adieux. . .
. . . Et . . .
. . . Dernier Cannolo !

La RAI est là elle aussi pour filmer notre départ. Comprenez notre cher Paolo, toujours avec sa caméra.
A ce propos, si vous venez ici en vacances, ne loupez pas la parution de "Folles Vacances à Favignana". Ce film doit passer cet été au cinéma en plein air… gratuitement… et ne riez pas car… ce sera nous!
En effet, depuis quelques semaines, lui et sa caméra ne nous lâchent plus.
Il "tourne" un film sur deux français et leur fille à Favignana avec "visite des carrières - courses en ville - vie à bord"…nous avons même "rejoué" notre " arrivée au port", bon… nettement plus cool que la vraie, certes ! - puis "le départ".
A mon avis, c'est à voir !!!

Bon! C'n'est pas tout mais quand faut y aller, faut y aller!

Notre cher Tommaso toujours présent lorsqu'on a besoin d'aide,
Rangement de nos "belles" défenses (indispensables pour Favignana et que nous gardons précieusement pour la Tunisie!),
Nous larguons les amarres.
Le temps est superbe. . .
La mer est belle. . .
. . . Journée idéale pour une petite navigation de 3 heures direction Marsala...

Ces 2 mois ayant été à la fois une belle et difficile aventure,
nous sommes à la fois tristes et heureux . . .

Note: Pour ceux qui connaissent cette belle langue qu'est l'italien, n'étant pas particulièrement douée pour les langues, veuillez excuser les fautes… J'ai fait ce que j'ai pu!


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