La Sicile : Marsala & Pantelleria
Vendredi 3 février 2006- Marsala
Oui mais le vent, MAOUH !… un peu frisquet chat même !

Fangio semble heureux de profiter du soleil…

Candice barre …? Eh ! Oh ! Y' a des hauts fonds à bâbord!!!
Qu'est-ce que j' m'en fiche des USA, moi !!!

Puis Candice "bûche" sa matière préférée... ...Hum!

Popeye et Olive reprennent la route!

Anecdote : Comment font ces femmes arrivant, superbes, dans les ports, sur leur beau voilier, toujours coiffées, maquillées et pimpantes, une amarre légèrement tenue dans leur main aux ongles vernis, prêtes à la lancer à qui (et il est toujours là) voudra bien l'attraper sur le ponton. Leur bateau étant tout aussi impeccable.
Le nôtre, chaque ponton laisse sa trace sur ses flans (et alors, avec les pneus, j'vous dis pas!) et jamais personne sur le ponton lorsqu'on nous nous amarrons.

           On se dém..de!... Et Dieu sait si l'amarrage de notre "15 tonnes" demande de l'énergie!

Quant à moi, dès que nous prenons la mer, le brushing (si j'avais pu en faire un!?)… terminé!; Les ongles, mon seul espoir est de ne pas en arracher un en manipulant défenses et amarres; quant à la tenue, la moins salissante et la plus chaude possible.
          Monsieur Bibendum vous connaissez?

                                  Si vous avez la solution, écrivez-moi je vous en prie!

. . . Après ces quelques heures très agréables de navigation sous le soleil, nous entrons dans la Marina Lilibeo à Marsala.
Le port est bien mais l'environnement est sinistre; des murs et des usines encadrent le port, je vous épargne la photo...
… Bon, je n'ai pu résister! Après tout, vous voyagez un peu avec nous alors… pour le meilleur et pour le pire!

Candice perd son sourire, commence à râler et demande déjà quand nous comptons partir d'ici.
C'est sûr que pour les sorties journalières, c'est plus que "râpé"! Il n'y a rien alentour, la ville est moyenne et la circulation y est dense.

Pour ma part, je retrouve, sans empressement aucun, mes chères lessives accroupie devant les seaux (et le linge, l'hiver, c'est autre chose que shorts et tee-shirts) et surtout à l'eau glacée!

Terminé la traversée de la ville avec nos bidons mais hélas, terminé aussi l'appartement avec eau chaude! Quant aux laveries, pas l'ombre d'une depuis que nous sommes en Italie.

Rémy a de nouveau de quoi faire :

les réparations sur ce bateau devenant son lot quotidien, nous ne rangeons même plus la trousse à outils!
                                                   Vent de Folie à droit à une bonne douche et il en avait bien besoin!

                           Puis, petite virée en ville pour "dérider" Candice…

Entrée de la vielle ville
La Cathédrale


… But non atteint! "C'est grand, c'est loin, au port y'a rien à f..tre, C'EST POURRI!"

Oui, heueueu… bonne soirée en perspective!

Sinon . . .
Vous voulez voir les superbes photos de notre visite tant attendue de la Sicile: Les vestiges romains de Selinunte, les mosaïques, Catania, l'Etna…

Et bien vous n'en aurez pas, car nous n'irons pas.
Pourquoi me direz-vous?


Tout d'abord le prix des hôtels… et faire la "momie" devant la grotte, c'est bon l'été. D'autre part un gros problème se pose à nous:
Comme vous l'aurez remarqué sur la carte, Marsala se situe à la pointe est de la Sicile. L'Etna se trouve à l'ouest, il nous faudrait donc partir 3 ou 4 jours.
Or nous avons notre cher minou! Et sur les pontons, pas un chat! Nous ne pouvons l'abandonner à son pauvre sort. Certains trouveront cela bête, d'autres le comprendront aisément.

Cet hiver rigoureux nous ayant retenus à Favignana et ne voulant nous imposer trop de navigation en cette saison, Rémy regrettait de n'avoir pas le temps d'aller à Ustica, l'île de ses ancêtres. Après avoir renoncé à cette île, il se voit contraint de renoncer à l'Etna.

                               C'en est trop. Le moral baisse. Et ça, il n'en est pas question.

" Entre nous, à cet instant vous remarquerez que je me retrouve avec 2 râleurs!? Comme quoi c'est pas toujours ceux qu'on croit!"

Certes nous devons prévoir plusieurs mois en Tunisie pour y effectuer différents travaux et devrons ensuite être à Mallorca en juin pour le brevet.
                              Mais après tout, sommes-nous partis pour nous dépêcher sans cesse?

Si Luis - cf. départ -(qui est, nous l'espérons, bien au chaud sous les tropiques alors que nous sommes frigorifiés?!) était là, il se moquerait de nous - N'est-ce pas Luis? - Il aurait bien raison.

                                       Nous ne sommes pas à 1 semaine près.


Candice et moi passons donc outre les ordres du skipper. Notre décision est prise. Nous allons à Ustica.
Il nous faut juste parvenir à réparer la fixation du génois (Ben oui, toujours nos problèmes. Ça lasse, je sais!) et attendre une météo plus clémente: un force 8 étant annoncé.

Samedi 10 février, nous sommes toujours à Marsala. Cette fois, c'est Candice qui "pète un câble".

Le force 8 est bien arrivé.

Le vent et la houle étaient si forts que Vent de Folie a embrassé le ponton d'un peu trop près. Encore une trace sur le bateau… et sur le ponton.
Bref une bonne tempête!

Anecdote : Après la chute dans l'eau de la pièce de fixation du génois que nous tentions de remettre,…. C'est au tour du vélo de Rémy de prendre un bain… à 3 mètres de fond!
Le moral de Rémy descend au 3ème sous-sol!
Rassurez-vous la pêche a été bonne. Merci aux employés du port.

Nous venons donc de "perdre" LA semaine que nous venions de concéder à Ustica.

Si l'on compte sur le mauvais temps pour nous bloquer de nouveau plusieurs jours à chaque escale, nous décidons, au grand dam de Rémy, de renoncer.
Ce sera peut-être pour la route du retour. Pour l'instant, Adieu Ustica!

Une accalmie étant annoncée, nous partons pour la Tunisie, via Pantelleria.

Dimanche 11 février 2006 - Pantelleria
La traversée s'est bien passée. . . Oui, oui, vraiment!
La nuit à juste été un peu trop courte à mon goût (levé 4 heures du mat?!... et ça, je n'aime pas, mais alors pas du tout!) et nous avons eu bien froid.
Il nous a également fallu ouvrir grand les yeux, car nous croisions la route des cargos allant vers le canal de Suez, à part ça, rien à dire!

Nous arrivons donc à Pantelleria juste avant la nuit.

Nous entrons dans ce qui semble être le port, prenons bien évidement le seul caillou non signalé à l'entrée de celui-ci, puis après avoir relevé la dérive, tentons d'accoster sur le seul ponton possible (les autres étant rendus inaccessibles par la présence de nombreux corps morts destinés aux petites barques des pêcheurs qui elles, sont bien à l'abri … à sec).

Alors que notre delphinière décapite (une fois de plus) une des bornes électriques du ponton, un jeune garde côte, charmant, nous signale que nous ne pouvons rester là. C'est le ponton des carabiniers!
Un français, amarré à un quai bien à l'abri au fond du port contre le gré des pêcheurs, accoure également nous conseillant de nous mettre sur le quai en béton protégeant l'entrée du port. Soit, nous y allons.

Tous deux nous aident et non sans peine. Mais à cet endroit la houle entre avec joie, passant sous la masse de pierre et provoquant ainsi de tels remous…

                      
                                     "Vous n'allez jamais pouvoir dormir", nous dit le garde côte.
                                           Nous voulons bien le croire… Moi qui en rêvait!

Les voici partis nous chercher une autre place...


Un bateau de pêche occupant la seule disponible et notre cher français, intarissable de bons conseils, refusant que nous nous mettions à couple sur son bateau (???!), le jeune homme vraiment désolé pour nous, nous conseille de nous avancer au maximum vers l'intérieur afin d'être un peu plus abrité.
Ça va mieux en effet, mais nous avons intérêt à ce que le vent de nord ne se lève pas!
Et par la même occasion, vive les bateaux acier!

Demain nous irons voir si nous pouvons entrer dans le vieux port au centre ville.

. . . Après une nuit très calme où chacun dort comme un bébé, nous allons découvrir cette petite ville.


Elle semble un peu loin mais, vu la hauteur du quai, pas question de descendre, ou plutôt de monter, les vélos. Nous traversons donc la "déchetterie" à laquelle ressemble cette zone technique et découvrons Pantelleria.

Que nous sommes déçus!

Nous avions entendu dire que cette île était merveilleuse. Nous avions même envisagé d'y passer l'hiver. Arrivant de Favignana, nous ne sommes pas du tout convaincus!
Aucun centre bien défini, des carcasses de voitures un peu partout, un château d'origine inconnue,...

Le fameux château d'origine inconnue, plusieurs fois détruit et reconstruit.
...un vieux port au pied de la ville, pas mal mais pas très accessible pour les mêmes raisons qu'évoqué ci-dessus et bien sûr, Candice est toujours d'aussi bonne humeur en constatant qu'en fin d'après midi, il n'y a PERSONNE (soit entendu pas de jeunes, évidement. Ceux-ci étant probablement en pension dans les lycées de Sicile).

Nous espérons vraiment que l'intérieur de l'île nous séduira d'avantage?!

Visite de l'île de Pantelleria :

(Cliquer sur la carte pour agrandissement)

Nous commençons par le nord et arrivons très vite à Bue Marino (oui, vous avez déjà entendu ce nom mais c'était à Favignana).
Nous pouvons tout de suite constater l'origine volcanique de cette île très favorable à la production agricole. En effet les Pantesques, préférant la terre à la mer pourtant très poissonneuse, y cultivent principalement la vigne et les câpres produites par milliers de quintaux.
Un petit détour par le lac de Venere, puis retour sur la côte où nous pouvons admirer :

Punta Spadillo (à droite et ci-dessous)

En descendant vers le sud, impossible de résister au petit port de Gadyr ou à la Cala Tramontana, lieu de résidence secondaire de certaines stars italiennes.
Port de Gadyr.
"Dammuso" (maison de style pantesque) à Cala Tramontana , style que l'on retrouve sur toute l'île.
A Cala Levante, nous faisons face à l'Arco dell' Elefante:
Après avoir cherché vainement la tombe byzantine et la stèle de Rekhale, nous arrivons au sud de l'île.
Vue sur Montagna Grande.

La végétation jusqu'alors composée de maquis et de cultures en terrasse, devient beaucoup plus aride avec de la steppe méditerranéenne.

Le tour de l'île ne faisant que 53 km, nous remontons déjà vers le nord par la côte sud-ouest.


Un petit arrêt pique-nique au joli port de Scauri, où le restaurant La Vela est fermé pour notre plus grand bonheur, puisque nous avons bancs en terrasse et eau à disposition.
Après cette petite pose bien agréable, nous faisons un petit détour par l'intérieur, ...
Siba
Terrasses cultivées, aux murets en pierre de lave
... nous traversons la forêt de pins pour atteindre le sommet de Montagna Grande, point culminant de l'île (836m), d'où nous apercevons la Tunisie noyée dans la brume.

La visite se termine par un petit arrêt à Sesi où se trouve un tumulus (tombeau) de l'âge du bronze (au fond sur la photo), étouffé sous les cactus et masqué par une construction, ce qui semble la spécialité de l'île(?!)

Cette île déjà habitée à l'époque néolithique, puis occupée successivement par les phéniciens, les carthaginois, les romains, les vandales d'Europe centrale, les byzantins, les arabes, les normands, avant d'être le paradis des pirates, fut enfin saccagée par les turcs. Elle semble donc pouvoir offrir de nombreux terrains de recherche archéologique, malheureusement cette science ne semble pas être inscrite dans les priorités.

Nous ne pouvons conclure cette visite sans cette coulée de lave, à Punta Fram (nord-ouest de l'île), caractéristique du paysage pantesque.

Après l'abord décevant du port puis de la ville de Pantelleria, nous ne pouvons qu'être séduits par ce paysage.

Jeudi 16 février.
Lors de notre amarrage au quai, nous appréhendions qu'un vent de nord lève une houle qui nous aurait bien "remués".

Désormais nous l'attendons impatiemment pour faire route vers la Tunisie.

Hélas, notre cher Éole en a encore décidé autrement.

Nous avons du sud-ouest qui nous plaque contre le quai et avons ressorti nos jolies défenses Michelin (Rémy les ayant baptisées), installées de manière pas du tout conventionnelle, afin de ne pas nous retrouver …sous… le quai!!!

Départ reporté à samedi… peut-être?!

Note : La météo italienne allant de mal en pis, nous ne croyons plus que ce que nous observons.

Samedi matin, vent de sud, mer belle. Nous pouvons partir.

Le machisme italien ayant déteint sur Rémy, voyez un peu ce qu'il m'impose !!!
Fangio et Candice,
très perturbés par ce départ matinal!
Le vent est faible, nous sortons toute la toile (les voiles) et nous aidons de temps à autre du moteur. Mais il fait toujours aussi froid.

Nous avons 40 milles à parcourir, à 5 nœuds de moyenne, si tout va bien nous serons en Tunisie vers 16 heures.

"A nous l'Afrique!"
Ah, qu'il est beau mon bateau !
13 heures, nous entrons dans les eaux territoriales tunisiennes. Changement de pavillon...
...et notre pauvre drapeau italien (neuf au départ) a bien mérité son repos… voire sa retraite définitive!

Si ça vous intéresse !


Cet été, lorsque nous quitterons la méditerranée, peut-être passerons-nous de nouveau par la Sicile, mais en attendant, avant de quitter l'Italie et si ça vous intéresse, voici quelques compléments "d'informations":

Fonctionnement de l'Ecole :

Certains nous questionnent sur la scolarisation de Candice qui espérait tant passer ces quelques mois dans un collège italien.
A la difficulté d'assumer à la fois les cours à l'extérieur et les devoirs du CNED s'est greffé le problème que le système scolaire italien diffère du nôtre.

Après la "Scuola prima" (école primaire), la"Scuola média" (équivalent du collège) ne comporte que 3 années. A 13 ans, l'élève doit choisir sa voie. Il entre alors dans le lycée, "Scuola Superior", correspondant au métier choisi (restauration, informatique, biologie, archéologie, …) où il passera les 4 années suivantes.
Ce système, à première vue favorable à l'apprentissage précoce d'un métier, est ici très discuté. Les enfants devant choisir très jeunes ce qu'ils souhaitent faire à l'âge adulte et ne pouvant changer ensuite d'orientation.
Des réformes sont d'ailleurs en cours de d'élaboration.

Pour les horaires :
Nous avions appris en Sardaigne que les enfants du primaire n'avaient cours que le matin 4 jours par semaine. Puis ils avaient le choix entre aller à l'école le samedi matin pour y faire leurs devoirs avec les enseignants ou les faire à la maison.
Au lycée, sauf erreur, les cours ont lieu de 8 heures à 13h30 environ, 6 jours par semaine, mais il y a moins de vacances.

Les italiens "gesticulent" beaucoup mais le saviez-vous ?

Nous savons tous, nous français, que les italiens parlent beaucoup avec les mains. Mais nous ignorions que nombre de ces gestes avait une signification et accompagnait en fait un mot ou une expression. Un vrai langage des signes.
Exemple : on visse l'index sur la joue droite pour dire "è buono" (c'est bon), du dos de la main (ou des deux) on rase le dessous du menton vers l'avant pour dire "niente" (rien), et tant d'autre….

Entre leur sympathie, leur langue à l'accent si chantant et ça…
ne sont-ils pas charmants?


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