Note :
Encore une fois, ce site relate notre vie depuis notre départ pour ce long voyage. Nous y relatons donc tous les moments importants pour nous. Or ce début de séjour à Viña del Mar sera pour nous inoubliable.
Mais si vous préférez passer directement à la visite des environs ou au stage de Candice, vous pouvez toujours vous contenter de tourner les pages. Je vous conseille toutefois de faire comme les enfants : regarder les  images. Certaines en valent la peine !

Comme vous l’avez lu dans les pages Kiwi, Candice est à Viña depuis le 23 novembre.

Quelques temps avant son départ, et après maintes recherches, elle a enfin trouvé une colocation dans une résidence au centre de Viña del Mar.

Voici sa chambre, pas très grande :

Et l’espace diminuera encore pendant 1 semaine après notre arrivée puisque nous y déposerons la plupart de nos affaires (vous allez bientôt savoir pourquoi).

Candice effectue son stage à Concón, à une quinzaine de kilomètres de Viña, et doit donc prendre le bus matin et soir. Mais l’arrêt étant quasiment devant sa porte, pas de problème.

Les deux villes sont des stations balnéaires réputées au Chili, mais les tarifs locatifs à Viña del Mar sont un peu plus bas, et surtout cette ville est beaucoup plus animée que sa voisine. Candice ne regrettera donc pas son choix.

Reste à trouver un logement pour nous.

Dès son arrivée, Candice fait les petites annonces.
Un appartement commun aurait été idéal. Mais au centre de Viña, le prix d’un appartement, même petit, est trop élevé. Et si nous nous éloignons du centre ville, nous serions loin des commodités et surtout trop loin des lignes d’autobus pour Candice.  

Candice gardera donc son logement et essaie d’en trouver un autre pour nous, également dans le centre de Viña.

Hélas, nous arriverons quelques jours avant Noël, période des grandes vacances scolaires et début de la pleine saison touristique dans cette région. Candice ne trouve aucun logement à un prix convenable pour cette période.

Dans moins de 15 jours, nous serons à Viña del Mar  et nous ne savons toujours pas où loger.

     

Une semaine avant notre départ,
Candice découvre une affiche sur la porte voisine de sa résidence.

L’appartement est « triste » nous dit-elle, et elle aurait aimé « nous trouver mieux ». Mais elle est très "emballée" par le fait que nous serions voisins. Cela nous permettrait de nous voir très souvent, car sans voiture et vu ses horaires, être trop éloignés serait un réel problème.

Notons que les Chiliens travaillent 45 heures par semaine.



Et oui ! Nous sommes loin des 35 heures !!!

Notre arrivée approche et en cette période de fêtes  nous ne pouvons être exigeants. Au moins pour le début du séjour, de quoi dormir et cuisiner nous suffira. Nous lui demandons donc de réserver.
Toutefois, nous lui conseillons de ne payer qu’une semaine d’avance. Car la propriétaire réclame le versement de la totalité du mois, or pour le moment, l’appartement n'est pas du tout prêt à recevoir des locataires, il n'y a ni lit, ni gaz, ni réfrigérateur. Ce qui inquiète beaucoup notre fille.

La propriétaire la rassure : « Je commence à aménager ce logement, mais tout sera prêt quand vos parents arriveront. Et il n’y aucune autre réservation, ils pourront donc profiter tranquillement de tout l’appartement au moins pendant la semaine des fêtes. »

Inquiétude grandissante

Lors de sa deuxième visite, l’appartement n’est toujours pas habitable.

Même si Señora Marta se veut toujours rassurante, Candice est de plus en plus inquiète. Elle détecte chez cette femme un certain déséquilibre mental. Et vu l’état de l’appartement encore quelques jours avant notre arrivée, elle n’a pas confiance.

Dimanche 22 décembre

Après 50 heures de voyage, nous arrivons à Santiago du Chili.

Dès notre arrivée au Terminal, nous achetons une puce téléphonique afin de tranquilliser notre fille qui nous attend depuis le milieu d’après-midi et se voit déjà passer Noël et souffler ses bougies seule.

Candice est rassurée sur notre compte, mais aussi très énervée :
«  Je viens d’aller préparer votre chambre et cette folle prétend qu’elle s’est trompée. Maintenant, le prix n’est plus pour la chambre mais par personne. »

Gloups !

Aucun contrat n’a été signé.
Nous sommes à la veille de Noël.
Et dans moins de 2 heures, nous serons à Viña.

...21 heures 30, nous frappons enfin à la porte de Candice.

Nous commençons par la serrer très fort dans nos bras. Puis nous nous installons (disons plutôt que nous nous affalons) pour un apéritif et un bon repas préparés et servis par notre fille adorée dans « ses appartements ».

Nous allons ensuite découvrir notre logement et surtout… notre propriétaire.

La Señora Marta… tout un poème !

Señora Marta, la propriétaire, nous accueille dans l’entrée de l’appartement que nous devons occuper et nous parle immédiatement de son erreur : notre séjour nous coûtera le double du prix annoncé.
Nous tentons de discuter. Rien à faire. Elle affirme que son patron ne serait pas content. Mais nous comprendrons très vite que ce « patron » n’existe pas, elle est la seule propriétaire des lieux.

Dire que l’appartement est insalubre serait la stricte vérité.

Dire que la Señora Marta est folle serait un euphémisme.

Nous comprenons mieux pourquoi Candice semblait si désolée de ne pas « nous trouver mieux ».

Visite des lieux
  • Entrée - séjour

La porte d’entrée donne directement dans une grande salle de séjour comportant une vitre de belle taille. Mais le volet métallique est définitivement cadenassé car cette pièce donne sur la rue, au rez-de-chaussée. Or Viña est loin d’être une petite ville tranquille.

Apprécions en passant le beau sapin de Noël magnifiquement décoré !?
Nous l’avons aussitôt baptisé : la pieuvre !
De quoi faire des cauchemars pendant la nuit de Noël.

Nous avons réprimé un "fou-rire familial" lorsque, à peine entrés, nous avons découvert cette œuvre d’art. Et nous aurions dû nous esclaffer. Car passé ce stade, le cauchemar, nous y étions. Et nous n’avons plus du tout ri.

Le problème est que cette fenêtre est la seule de tout l’appartement. Chambres, cuisine et salle de bain sont totalement aveugles.

Par chance, le couloir qui dessert les autres pièces est couvert en partie par une simple plaque en plastique transparent.

  

Ce toit constitue l’unique source de lumière de tout l’appartement. Nous n’occuperons jamais le séjour sombre et triste à souhait - dommage pour le beau sapin de Noël !?

Petit réconfort : depuis le petit local prévu pour le gaz, en levant les yeux, on peut voir le balcon du 1er étage de la résidence voisine, celle où vit Candice.

      
  • "Notre" chambre :

Candice ayant eu le choix, elle a opté pour la plus petite car la « moins pire ».

Cette chambre est pour le moins spartiate. Le seul meuble est une commode sur laquelle repose un gros téléviseur, élément indispensable pour tout habitant d'Amérique latine semble-t-il, même en vacances. Mais pour notre part, nous n’en avons "rien à faire".

Il y a bien un lit, mais il est en pièces détachées dans le couloir/séjour/terrasse/débarras (!).

 
       

Le matelas ayant connu de meilleurs jours est donc posé sur le sol.

Sur la porte de la chambre (de toutes les chambres d’ailleurs), un gros trou attend - ou a perdu probablement - une serrure.

On peut certes fermer la porte de l’intérieur par un crochet.
Sauf qu’on peut aussi l’ouvrir de l’extérieur.

Pour ce faire…très simple : la porte est vitrée, mais la moitié de la vitre n’est plus. Il suffit donc de passer le bras pour ouvrir le crochet.

Rire…jaune... à très jaune !!!

Pour préserver l’intimité, un horrible rideau posé sur le cadre de la porte permet de masquer la vue depuis le couloir.

Chic alors !?

 

Je précise que cet appartement comporte 3 chambres et peut accueillir 8 colocataires – Gloups !

Heu…Señora Marta, pour sécuriser les papiers importants et l’ordinateur,
on fait comment ?

« Ah mais je ne prends que des gens honnêtes moi ! »

Mais bien sûr, sommes-nous bêtes de n’y avoir point pensé !

Dès le lendemain, nous irons tout déposer chez Candice et ne garderons que le nécessaire de toilette et quelques vêtements.

De toute manière, sans penderie ni armoire, où les aurions-nous mis ?

Mais tout ceci pourrait prêter à rire. Le pire est à venir.

Nous poursuivons la visite

  • Direction la cuisine         

Dans les placards, la vaisselle est des plus spartiates : quelques assiettes, 1 couteau, 2 cuillers et 2 fourchettes - Bref ! pas assez pour manger à 3, ni même à 2.

Señora Marta promet d’y remédier (elle nous apportera en effet le nécessaire, mais si nous avons un invité, il devra manger avec les doigts !)

(La grande rallonge électrique orange qui jonche le sol nous a généreusement été prêtée par Señora Marta, car aucune autre prise ne fonctionne dans tout l’appartement... à part celle de la télé, et celle où est branchée la guirlande lumineuse qui illumine le merveilleux sapin - Ouf !)


Mais surtout :

Pas l’ombre d’un réfrigérateur.


Il y a bien une gazinière...                  

...mais toujours point de gaz. Donc pas de douche et pas de possibilité de cuisiner.

Quant à avoir Internet (Señora Marta ayant affirmé à Candice que nous aurions le Wifi) : n’oublions pas que nous sommes dans un cauchemar, pas dans un rêve !!!


Bouquet final de la découverte des lieux :

  • La salle de bain

Tout l’appartement est sale. Mais l’état de la salle de bain dépasse l’entendement.

Ceci-dit, comme il n’y a pas d’eau chaude, la baignoire répugnante, on s’en fiche un peu !!!

Je suis peut-être un peu trop maniaque penserez-vous ?
Jugez vous-même :

Notons que ces photos sont prises après un premier nettoyage en urgence (et sans le matériel antibactérien qui s’imposait - Beurk !) afin de pouvoir poser les fesses là où vous savez et approcher ensuite du lavabo sans "se pourrir" les pantalons.

Nous venons de passer 3 jours en autobus sans pouvoir nous laver.

Nous sommes le dimanche soir 22 décembre, soient 2 jours avant le réveillon de Noël.

Nous devrons passer nos premiers jours de vacances à nettoyer ce taudis – Ok !

Nous devrons nous laver à l’eau froide dans une maison glaciale, puisque dans l’ombre toute la journée - Ok !

Mais pour le repas, je fais comment ?

Regard surpris de notre propriétaire, et réponse sur le ton de l’évidence :

« Mais vous avez le micro-ondes ! »


En effet, le seul appareil - en état de fonctionnement nous l’espérons - est un petit micro-ondes.

Pour la tasse de café, pas de problème (à condition qu’elle nous amène des tasses !).
Mais pour le repas du réveillon, va falloir être inventif !

 

Nous sommes totalement désespérés.  

Négociations

Señora Marta promet que dès lundi, elle fera livrer le gaz et ira acheter le réfrigérateur (notons que, même en vacances, les problèmes de frigo nous poursuivent!).

Nous tentons alors de renégocier le prix, ne serait-ce que pour ces premiers jours sans le minimum de confort.

Refus net et définitif : « Si ça ne vous convient pas, vous pouvez chercher autre chose ! »


La veille de Noël dans une station balnéaire - Mais bien sûr !

Nous n’avons pas le choix. Nous proposons donc de louer une semaine, le temps de trouver autre chose pour la suite.

« Ah mais à la semaine, c’est plus cher. Le prix que je vous fais, c’est au mois ! »

Gloups !

Et elle exige immédiatement le paiement du mois complet.

Pas folle pour tout la garce !

 

Bien décidés à ne régler que lorsque nous verrons arriver gaz et réfrigérateur, et gardant l’espoir de trouver autre chose après les fêtes et non pas croupir dans ce taudis pendant 2 mois, nous comptons sur une certaine naïveté de sa part : avec un regard d’agneau ayant échappé au sacrifice, nous prétextons avoir déjà fait un retrait pour payer bus, taxi et de quoi manger, et avoir donc atteint notre limite de retrait jusqu’à lundi.
 
Señora Marta acquiesce et, dans sa grande générosité, nous fait une promesse : elle ne louera à personne d’autre pour que nous soyons tranquilles.

Sur ce plan, nous sommes sereins.

A part trouver des pigeons comme nous, comment pourrait-elle louer un appartement sans possibilité de cuisiner, de se doucher, et où l’on tente de ne pas frôler les murs pour éviter d’attraper quelque maladie incurable.

Quant au fait d’être « tranquilles », nous comprendrons vite que la Señora Marta n’a pas du tout la même notion que nous de la tranquillité.

Quiétude des lieux

Si nous n’avons pas de clé pour la chambre,
nous n’en avons pas plus pour la porte d’entrée de l’appartement.

Señora Marta - qu’entre nous, nous appelons « la loca » (la folle) - habite l’appartement voisin. Nous devrons sonner chez elle chaque fois que nous souhaiterons rentrer « chez nous ».

Aussi devrons-nous la prévenir chaque fois que nous sortons et lui dire à quelle heure nous rentrerons (facile !?).
Au retour, il nous faudra sonner chez Madame et attendre qu’elle veuille bien descendre.
Oubliant tout d’une heure à l’autre, lorsqu’elle s’absentera, elle nous oubliera systématiquement et nous devrons attendre patiemment son retour, sur le trottoir.

Grrr !

Mais cela n’est toujours pas le pire

A n’importe quelle heure, sans sonner ni frapper et plusieurs fois par jour, elle ouvre violemment la porte de l’appartement, entre, traverse à pas énergiques le séjour, et selon l’humeur, visite la chambre, la salle de bain ou fouille dans les placards de la cuisine. Notre absence ne freinant nullement ses multiples inquisitions.

Peut-être craint-elle que nous partions avec son superbe mobilier crasseux d’époque antédiluvienne !

La moindre réflexion polie et mesurée de notre part attirant les foudres, nous devrons laisser faire.

Anecdote : Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir !

Un matin, Rémy courageux pour se doucher avec de l’eau glacée, se déshabille dans la chambre et se dirige vers de la salle de bain. Evidement, il est nu.
Ce couloir/coin repas faisant à peu près 2 mètres de large, il se retrouve face (et corps !) à elle qui vient d’entrer comme une harpie et se dirige vers la cuisine.

Son fard à joues rose fluo virant au vermillon, elle se tourne alors vers moi, faisant mine de n’avoir rien vu.
Rémy, espérant lui donner une bonne leçon, se campe devant elle, toujours en tenue d’Adam, il bombe le torse, et lui dit :
- Et alors, vous auriez dû frapper !
Le regard toujours dans ma direction, elle esquisse un sourire et répond :
- « Oh, ça ne me dérange pas, j’ai déjà vu des hommes nus. »

Gloups !

Après cet épisode, le seul changement fut qu’elle émît plus de bruit en ouvrant la porte d’entrée.

Super la tranquillité !!!

Tout ceci est incroyable. Pourtant, ce n’est encore et toujours pas le pire

Revenons à lundi - deuxième jour après notre arrivée

Pour la douche, je vais chez Candice qui par chance dispose d’une salle de bain privative.

Parce que, déjà que pour la bûche glacée, c’est râpé !
Alors, si en plus on pue … !

Pour les repas, ils sont pris dehors ou réduits à leur plus simple expression : sandwichs, plats préparés pouvant passer au micro-ondes, ou pizza chauffée dans le four de la cuisine commune de la résidence de notre fille.

Occasion pour nous de discuter avec ses colocataires, des jeunes gens très sympathiques. Certains tenteront de nous remonter le moral, espérant même qu'une chambre se libère "chez eux" pour que nous puissions nous y installer. Ce qui ne serait pas forcément la bonne solution. Mais nous y reviendrons.

Veille du réveillon de Noël

Toujours ni gaz, ni réfrigérateur.

Le micro-ondes fonctionne, même si nous n’avons aucun plat ou saladier à mettre dedans.
Nous avons passé 4 heures à récurer les étagères de la cuisine et le peu de vaisselle que notre propriétaire a daigné nous apporter au compte-gouttes.
Et nous évitons à tout prix de marcher pieds nus et de frôler les murs sous peine de rester collés par la crasse.

Je suis atterrée, découragée, le moral en chute libre.



Après des mois de fatigue et de stress accumulés sur Vent de Folie, je n’avais pas besoin de « ça » !

Et la situation  ne s’arrange pas

Señora Marta venant souvent nous rendre visite au cours d’une journée, nous constatons très vite que les craintes de Candice sur son état mental étaient plus que justifiées.

Cette femme n’est pas folle comme on le dirait d’une personne un peu versatile, mais véritablement psychopathe, totalement déséquilibrée, avec les accès (et excès !) d’humeur que cela implique.

Son esprit s’avère incapable de suivre un même sujet plus de 5 minutes. Elle affabule, interprète nos propos, oublie ce qu’elle a dit et change d’avis d’une minute à l’autre.
A chaque visite, elle se lance dans un nouveau récit de sa vie. Et lorsque nous la brusquons en demandant notre dû, elle se met dans une rage folle, nous disant :

« Ne croyez pas que je suis folle. Vous me prenez pour une folle. Mais je ne suis pas folle ! »
Gloups !

Lundi matin : Señora Marta nous fait sa premièrevisite du jour

Nous insistons pour savoir si nous aurons comme promis gaz et frigo avant le lendemain.

Señora Marta nous dit qu’elle va faire le nécessaire. « Mais pour cuisiner, vous avez le micro-ondes », répète- elle sans cesse.

Avez-vous déjà vu des Français cuisiner un repas de Noël au micro-ondes ?
Et puis...pour garder les aliments, on fait comment ?

Toujours lundi…    ... énième visite de Señora Marta.

Elle arrive, toujours coiffée de ses choupettes frisées de chaque côté de la tête et les joues maquillées de jolis ronds de poudre d’un rose vif assorti au rouge à lèvres, ce qui nous obligeait à retenir un gloussement mais qui désormais ne nous fait plus rire du tout.

Elle semble « dans son bon jour ».
Ou disons plutôt - car ce serait trop utopique  - « dans sa bonne heure ».

Quelques instants plus tôt, elle m’avait apporté un plat décoratif, se souvenant que Candice cherchait, avant notre arrivée,  où poser quelques petites gourmandises pour nous accueillir.

Les gourmandises sont déjà mangées, mais c’est le geste qui compte !

Cette fois, "toute guillerette", elle me tend un essuie-main à peu près propre – Bou ?

Je la remercie chaleureusement.
(il faut encourager les beaux gestes, et surtout, je ne veux pas la mettre de mauvaise humeur).


Puis elle nous demande le solde du loyer.

Nous inventons encore un prétexte pour repousser au lendemain. Car il n’y a toujours aucun changement dans la cuisine.

Mais lorsque nous insistons encore une fois, et un peu plus fermement, pour qu’elle respecte ses engagements, l’agneau se transforme en lion.

Entre la fatigue, l’inconfort, l’impossibilité de cuisiner et la saleté, je n’en peux plus.

Je "pète un boulon", l’accuse de malhonnêteté, lui listant tout ce qui manque à l’accord passé avec notre fille.

Nous sommes là depuis dimanche.
Elle exige le prix d’un appartement propre, équipé et confortable.
L’appartement est sale et il n’y a rien de ce qui était prévu.


Qu’ai je donc fait là !

Le regard glacial, Señora Marta nous dit :  « Il vaut mieux que vous partiez tout de suite. Vous créez des problèmes. Je ne veux plus que vous restiez ! »

GLOUPGLOUPGLOUPS !!!

 

N’ayant toujours aucune solution de repli, nous sommes contraints de tout accepter. Rémy et Candice tentent de me calmer. Nous lui "passons la pommade" comme elle l'aime, la laissons raconter sa vie imaginaire comme elle aime à le faire, et l’ambiance se calme.

… 2 heures d’immense patience plus tard, nous pouvons rester.

Señora Marta étant de nouveau passée du lion à l’agneau, elle promet que nous aurons tout ce qu’il faut pour le repas de Noël. Elle fera livrer la bouteille de gaz et ira acheter le réfrigérateur dans la matinée de demain.

Un 24 décembre, nous n’y croyons pas vraiment, mais espérons quand même.

Elle ajoute même que nous pouvons utiliser tout ce qui est dans l’appartement et le disposer à notre guise pour nous sentir chez nous.

Puis, se souvenant de mes propos sur l’état des lieux,  elle se met à récurer énergiquement la salle de bain.
Pour ce faire, elle utilise l’eau de javel, produit que nous avons acheté en urgence et en grande quantité, et... mon gant de toilette – Grrr !
 

Puis elle sort de la salle de bain, ravie :
« Voilà, la salle de bain est propre. Et pour le reste, tout est impeccable ».

Là, je m’étouffe…mais en silence, n’ayant qu’une crainte : que le lion se réveille.

Profitant de ce moment de paix, nous lui demandons de nous signer un contrat de location. Car elle est tellement folle et versatile, elle est "fichue" de nous mettre dehors du jour au lendemain.

Le contrat est rédigé de la même manière que lorsqu’elle parle : « sans queue ni tête ». Mais dans l’imbroglio de mots, on y lit la durée et le prix (qui a failli augmenter encore de la moitié car Señora Marta se perd dans les chiffres…aussi !).

Señora Marta semble plus conciliante.
Avec un peu de chance, nous pourrons cuisiner demain et devrions passer un bon Noël . . .

 

Avant de passer à ces fêtes de fin d’année qui s’annoncent mouvementées, allons voir si l’hygiène est meilleure chez les voisins, soit la résidence où vit Candice . . .


(Accueil du site)