Même lorsque nous quittons , « il nous en arrive de bien bonnes » !


En pleine nuit, lestés de nos énormes sacs de voyage, nous escaladons les pneus qui nous servent d’échelle pour grimper sur le quai du port de Mercedes.
Dehors, c’est le déluge. Le taxi a du retard. Aucun abri. Nous ruisselons de la tête aux pieds et nos bagages sont trempés.

3 heures du matin, nous montons dans le bus pour Montevideo.

4 heures plus tard, nous sommes dans la capitale et galopons dans les rues de la ville en quête de l’arrêt d’autocar pour l’aéroport.

« L’arrêt de bus n’est pas loin de la gare » nous avait dit Marco.
Mais notre ami n’a certainement jamais fait le trajet à pied, encore moins chargé comme une mule.
   Gracias Amigo !?

 

Epuisés, nous arrivons à l’aéroport où nous devons embarquer sur le vol affrété par Lan Chile – direction Puerto Montt (Chili), via Santiago.
A Puerto Montt, nous irons ensuite au Terminal afin de prendre un bus qui nous emmènera à Ancud (Chiloé) où nous avons réservé une cabaña (petit appartement) chez Marcella et Eduardo, là-même où nous avions loué lors de notre premier séjour sur cette île.

Tout devrait se passer sans problème…

Sauf que… avec nous, vous le savez, rien ne se passe jamais comme prévu.

Nos mésaventures commencent dans l’aéroport de Montevideo.
  Voici l’horaire prévu :
Départ de Montevideo 11h50 - Arrivée à Santiago 13h30
Départ pour Puerto Montt 15h50 - Arrivée 17h30
 

Passage de l’émigration uruguayenne à Montevideo - Verdict : trop de tampons uruguayens sur le passeport.

Il est vrai que nous ne faisons pas dans la simplicité.

Pour notre part, ayant passé la frontière entre Argentine et Uruguay tous les 3 mois (comme la loi l’exige) ce depuis plus de 3 ans, les tampons des 2 pays se comptent par dizaines – mais jusqu’à présent, aucune loi ne l’interdit.
D’autre part, nous voyageons avec notre fille, dont le passeport comprend, outre de nombreux passages pour elle aussi entre Argentine et Uruguay, un visa Néo-zélandais.

De quoi y perdre son castillan !

Mais rien d’illégal dans tout ça, nous sommes donc sereins… Hélas, pas longtemps !

La jeune fonctionnaire uruguayenne, très agressive, ne veut rien entendre de nos explications.

Pas de bol. Nous sommes tombés sur l’une des 10 ou 20 personnes antipathiques de ce pays !!!

Elle semble persuadée que nous vivons et travaillons illégalement en Uruguay.

Manquerait plus que ça. Comme si nous n’avions pas assez à faire sur notre bateau !!!

L’heure tourne. Nos passeports ne sont toujours pas tamponnés. Nous allons louper l’avion.

Rémy montrant des signes d’énervement, Candice prend le relais...en vain.
Nous pensons ne jamais pouvoir partir et voyons déjà notre rêve de vacances s’effondrer.

Nous serons sauvés par l’arrivée d’une collègue qui écoute enfin nos explications. La jeune pimbêche obtempère alors et appose les tampons de sortie.

Ouf !!!


(Montevideo-photo Internet)


. . . Arrivée à Santiago

Le vol ayant pris une heure de retard… c’est la course !

Après un sprint dans l’aéroport, nous sommes dans l’avion pour Puerto Montt. Mais, suite à ce retard, nous n'avons pas eu le temps de nous restaurer. Nos estomacs crient famine.
Depuis l’aube, nous avons avalé 2 cafés, 1 petit pain jambon-fromage et un minuscule brownie gracieusement offerts part Lan Chile.

De plus en plus pingres les compagnies aériennes !

Nous avalerions la mer, les poissons et Rémy, très en colère, "boufferait" peut-être même 1 ou 2 hôtesses (!!!)

Suite de nos mésaventures

      Cherche bagages désespérément ! 

18 heures 30 - Arrivée à Puerto Montt

Nous réservons la navette pour le terminal des bus et allons récupérer nos 3 bagages.

Le tapis tourne…l’un de nos sacs arrive…

Le tapis tourne… tourne… tourne… pas d’autre sac en vue.
La salle se vide… toujours rien !
Gloups !
2 sacs sur 3 manquent à l’appel – ça fait beaucoup !

D’autant que l’unique sac récupéré contient les tee-shirts et chemises de Rémy, sa trousse de toilette, ainsi qu’un petit convecteur électrique (car Chiloé et son chauffage au bois, nous ne connaissons que trop !).

Tout le reste est dans les autres bagages, y compris - notre mousse l’ignore encore - les cadeaux d’anniversaire.

Re Gloups !

« Il n’y avait pas assez de place dans les soutes » nous dit-on !
Ben ça alors !
Et les énormes colis qui viennent d’être déchargés, ils ne pouvaient pas attendre, eux ?

« Aucune inquiétude, vos sacs arriveront dans la soirée, sinon à la première heure demain matin et vous seront livrés à Ancud. »

Nous voici rassurés.

Entre-temps, la navette est partie. Nous prenons donc un taxi, puis le bus et le ferry, direction Ancud, sur Chiloé.

Les vacances peuvent commencer.

Sauf que…

… Le lendemain matin pas de livraison.

… mercredi midi… mercredi soir… Toujours rien !

Malgré plusieurs appels téléphoniques à Puerto Montt, puis à Santiago, impossible de savoir où sont nos bagages. Chaque fois la réponse diffère - quand nous en obtenons une. Une employée de la compagnie, nous trouvant probablement trop insistants, se permet même de "nous raccrocher au nez".

En attendant, nous sommes congelés.

Il fait 11 degrés sur Chiloé. Et depuis notre arrivée, il pleut continuellement.
(nous sommes en plein été je le rappelle !?)

Or, ayant quitté l’Uruguay sous 35 degrés à l’ombre, chaussures et vêtements chauds sont dans les sacs en attente.

Candice n’a qu’une jupe et des tongs.  

Morte de froid, elle ne quitte pas la cabaña

Jeudi soir… toujours pas l‘ombre d’un sac en vue. Et pas une once d’information.

Notre inquiétude va croissante.
Pour moi, nos bagages sont définitivement perdus.

Marcella, la propriétaire, nous prête quelques vêtements chauds, mais aucune chaussure ne sied à Candice qui devra donc garder ses tongs.

Ceci dit, après la visite des glaciers en tongs (cf. Patagonie), ses pieds doivent pouvoir tout supporter !

Nous ne sortons que pour faire les courses et passons le reste du temps enfermés dans la cabaña, devant le poêle à bois.

       
Nous avouons que, n’ayant pas paressé depuis des lustres, nous apprécions cette tranquillité.
Vendredi matin – 3 jours après notre arrivée

Eduardo, qui s’est chargé de la plupart des appels téléphoniques, est très en colère contre Lan Chile. Il propose de nous accompagner à l’agence de Castro, où un nouvel aéroport vient d’ouvrir, afin de savoir exactement ce qu’il en est.

« Demain, ce sera le week-end et ensuite Noël, nous dit-il. Si vous n’agissez pas, vous ne reverrez pas vos bagages. Tout au moins pas avant la semaine prochaine - s’ils ne sont pas partagés entre les employés pour cette fin d’année, comme la rumeur le laisse trop souvent croire. »

Gloups !


2 heures de bus plus tard, accompagnés par Eduardo, nous sommes à l’agence Lan Chile de Castro.

Au fil du récit de nos mésaventures, la responsable de l’agence est de plus en plus stupéfaite.

Il lui faudra plus d’une heure et des dizaines d’appels à des collègues des différents aéroports (certains lui raccrochant au nez comme avec nous la veille) pour apprendre, de source sûre, que nos bagages sont à Castro…depuis hier.
Ce qui, soit dit en passant, est faux. Le dernier avion est arrivé mercredi. Si nos bagages sont à Castro, ils y sont donc au moins depuis 2 jours, soit le lendemain de notre arrivée – les craintes d’Eduardo seraient-elles justifiées ?

Néanmoins, nous sommes soulagés. Nous allons récupérer nos biens.

Nos bagages nous sont aussitôt livrés à l’agence (par un bagagiste qui "prendra" pour les autres - et je parle très bien espagnol lorsque je suis en colère !)

Les sacs sont éraflés de toute part, mais complets - Ouf !

 

Séquence poisse... fin ?    Et bien non !

Ce que nous ignorons encore est que, lors du voyage retour, arrivés à Montevideo, il manquera encore un bagage.

Impossible nous direz-vous, pas encore ?
Mais oui, mais oui, je vous l'assure. Avec nous, tout est possible !!!

Sur ce vol, 8 autres personnes sont dans le même cas. Notre colère n’ayant plus de limite, nous hurlons au comptoir des réclamations. Notre interlocuteur est lui aussi consterné de ce qui nous est arrivé à Puerto Montt. Il est également surpris que nous n’ayons pas eu alors la moindre trousse de toilette offerte par la compagnie.

Entre nous, je doute que la brosse à dents nous ait réchauffés, mais bon !

Notre bagage arrivera cette fois comme prévu au Terminal de Mercedes – sauf qu’il arrivera avec 1 jour de retard et que, cette fois encore, nous devrons assumer les frais (taxi aller-retour) pour aller le chercher.

Conclusion : toutes nos félicitations à Lan Chile pour son manque de sérieux et le non-respect envers ses voyageurs - Nous nous en souviendrons !

Mais pour l’instant, nous sommes à Ancud.

Nous avons récupéré tous nos bagages. Nous allons donc enfin pouvoir profiter de ces vacances déjà bien entamées, et nous vêtir un peu plus chaudement - Quoique…

Nous sommes en été et avions oublié qu’il pouvait faire si froid sur cette île.

Arrivant d’Uruguay où l’été est caniculaire, de jour comme de nuit, nous avons peut-être quelques difficultés d’acclimatation. Mais au vu de ce qui suit, qui n’en aurait pas :

 

Météo des 24 et 25 décembre 2012

Uruguay (Mercedes)

Chiloé

« Cette année, le temps est particulièrement froid et pluvieux pour la saison », nous dit-on.

En êtes-vous certains ?

Lorsque nous sommes venus voici 3 ans, il y avait un beau soleil, mais il faisait à peu près la même température - Brrr !

Et oui, Chiloé c’est superbe. Mais la météo se charge de sélectionner ses aficionados !

En ce qui nous concerne, nous n’allons pas nous laisser démoraliser pour si peu.

Ayant retrouvé nos affaires, rien n’entamera désormais notre joie d’être de retour sur cette île.
Nous empilons les couches de vêtements, acceptons avec joie de garder en plus ceux prêtés par Marcella, et bravons le froid et la pluie.

Notre émerveillement pour ces paysages verdoyants et la gentillesse des Chilotes demeure inchangé.

Voir la mer depuis notre cabaña nous ravit chaque jour.

Même lorsqu’il pleut…c'est-à-dire souvent !

Quant à Ancud, cette petite ville nous plait décidément de plus en plus.

      

Baie d'Ancud

Port de pêche - Ancud

      

Plein centre ville :

  

A Chiloé, outre la pluie et le froid, il faut accepter de vivre un jour un tremblement de terre - le redouté terremoto - ou encore un tsunami.

Pourquoi alors aimons-nous tant cette île ?
Probablement parce que l’amour est aveugle !

 

Pour l’instant, ce qui nous incommode le plus, c’est ce fichu chauffage au bois.

Pour être francs : il nous tape sur les nerfs.

Ce qui fait beaucoup rire Marcella, notre sympathique et très serviable propriétaire.

Avoir froid dehors, pas de problème. Mais être congelés à l’intérieur…

Chaque jour, avec la meilleure volonté, impossible d’allumer ce fichu poêle.
Et lorsque Marcella vient le faire pour nous, il faut penser à remettre des bûches toutes les 2 heures sous peine de nous retrouver dans un congélateur.

Notre petit convecteur électrique, chargé dans nos bagages, est juste assez puissant pour chauffer la petite chambre de Candice. Ce qui est déjà pas mal, mais très insuffisant vu le froid que nous subissons - nous en sommes à moins de 7 degrés la nuit… en plein été - Brrr !

Heu …le gaz, tu ne trouves pas ça mieux Marcella ?

« Oui, mais c’est toxique », nous explique Marcella, qui elle-même trouve le feu de bois très contraignant, d’autant que personne, de son mari et de ses 2 jeunes filles, ne daigne s’en occuper.

Ah bon… alors !
Et nous n’insistons pas car… très têtus les Chiliens. Mais tellement… tellement serviables.

Sans la gentillesse de Marcella et Eduardo, nous serions probablement morts de froid Candice et moi et jamais nous n’aurions récupéré nos bagages. Nous sommes donc très sincèrement reconnaissants.

De plus, cet épisode désagréable des bagages n’aura fait que renforcer des liens d’amitié déjà naissants lors de notre dernier séjour.

    Que le Pisco Sour coule à flot !!!  
Quant à nos rêves de gastronomie chilote, nous n’avons pu attendre les fêtes . . .

(Accueil du site)