Lundi 1er décembre

 

Point de 13 heures.

Néant.
Le Capitaine se repose !!!



 

18 heures

 

Les conditions semblent un peu s’améliorer.

Nous avançons à 4 nœuds. Le vent est un peu moins de face et la houle un peu moins  forte.

      Nous parvenons donc à tenir le cap.

Ça bouge toujours mais rien à voir avec la semaine infernale que nous venons de subir.

Dans l’après midi, nous pouvons même profiter du calme pour un léger farniente dans le cockpit.

. . .  A peine ai-je écrit ces lignes sur mon bloc notes que la houle change.
se remet à rouler.

Zim !… Boum !…

C’est reparti pour un tour !
Et cela durera toute la soirée et toute la nuit. . .

Mardi 2 décembre – 4 heures 30 du matin

Allure : Essoreuse - position rapide
Vitesse : un peu moins de 4 nœuds
Nombre de jours écoulés : 16
Nombre de jours restant : une bonne dizaine

Le mousse dort - Le Capitaine, épuisé, vient de partir au lit - Le second, tout aussi épuisé, se lève.

Mal au dos – Mal aux jambes – Foutue quoi !
Et surtout, de nouveau : Ras le bol !


Allez ma vieille, réveille-toi ! Il faut veiller !

Attention ... pas s’endormir… se lever… prendre l’air… une cigarette… attention ... pas dormir… grignoter… Aïe ! cogné la tête… pas dormir… encore 2 heures… pas dormir…sortir…  Ouïe ! bancs trempés = cul mouillé – Tant pis !... pas dormir… respirer l’air frais… plus qu’une heure… pas dormir… pas dormir… pas dormir…

Et c’est ainsi pour chaque quart et cela ira de mal en pis. . .

Conclusion : NON, on ne s’habitue pas. Je vous le garantie !

Le jour se lève. . . Enfin ! 
Je déteste la nuit lorsque même la lune me tourne le dos.

A savoir :

   Nous n’avons toujours pas pris un seul poisson.
      Hier, notre 2ème Rapala a disparu. Le bas de ligne en acier a été sectionné.
           Aucun doute, ce ne peut être qu’un requin.           

   Zut alors !

Rémy en a marre de la pêche. Il range son matériel, bien décidé à ne plus l’utiliser.

 

Point de 13 heures

Position : 2° 01 S – 30° 56 W
Cap : 210
Distance parcourue : 1291 milles


 

Le baptême.


Bon, c’est pas tout ça mais…

Il nous faut encore baptiser .

Je rappelle que la coupable de ce report est Candice qui veut absolument boire le plus possible de cet excellent champagne avant de le « gaspiller ».

Ainsi, nous avons reporté, reporté. . . !

Aujourd’hui, c’est décidé. On boit encore un "p’tit verre" et l'on procède au baptême.

… Attendez… ! Encore un peu…  Il en reste encore trop !

Non ! . . . Aski (assez) !

 

 

 

Nous passons enfin à la cérémonie du baptême.

Candice fait un petit speech et nous arrosons notre gros bébé.

 

 

 
   

Avec l’équivalent d’un petit verre, va rester sur sa soif !

Mais qui dit baptême, dit parrain et marraine.

Qui a-t-on choisi ?

Nous avons décidé très vite et à l’unanimité.

   

 

Luis et Monica étant les propriétaires de Anakena – voir notre départ en 2005 pour ceux qui ne suivraient pas.
        

Alors...heureux ?

Et la prochaine bouteille, c’est vous qui l’offrez !

  
 Allez Luis , fais pas la gueule !!!

Mercredi 3 décembre

 
Point de 13 heures

Position : 3° 23 S – 31° 50 W
Cap : 200
Distance parcourue : 1390 milles


 

Il nous reste environ 700 milles jusqu’à Salvador de Bahia.

Nous avons parcouru 100 milles en 24 heures.
« Bonne moyenne » affirme de Capitaine.

Nous sommes à 60 milles de l’île de Fernando de Noronha. Ile très sympathique parait-il, mais où les tarifs pour débarquer sont prohibitifs.

Il semble que désormais, Éole fasse preuve d’un peu de compassion à notre égard.
Nous avançons bien (moyenne 4 nœuds), la houle est moins forte et il fait beau.

Comment occuper cette belle journée ?

Mais c’est bien sûr !

Avec ce passage de l’équateur et ces conditions pas très favorables, nous avons complètement oublié la 3ème phase.

Vous savez ? Le relooking de notre Capitaine !

Candice et moi, ainsi que nombre de ses amis, vont enfin pouvoir découvrir le vrai visage de Rémy qui, lui même, aura du mal à se reconnaître.

Pfff ! …   . . . C’est qui celui là ?... !

C’est ma belle mère qui va être contente.
Depuis le temps qu’elle rêvait  voir son fiston « enlever tous ces poils » !

Mais…désolés chère Minina !
Nous, nous le préférons « poilu » !

*


Bon, c’est pas tout ça ! Qu’est-ce qu’on va manger ce soir ?

Rémy, ayant fait le travail de deuil de ses deux jolis rapalas…
   

…accepte de sacrifier un joli p’tit calamar orange.

Avec un si joli leurre, on va bien finir par manger du poisson, tout d'même !

En attendant, je vais m’occuper du dessert.

Si vous n’avez jamais eu l’occasion de voir un « gâteau-bateau ». . .

 . . . en voici un :   !!! 

Bon ! Faudra améliorer ça pour Noël.
On ne sait jamais. Peut-être serons-nous toujours dans cette fichue traversée !?!

Une chance, nous avons déjà les guirlandes  !!!       

Jeudi 4 décembre – 5 heures

Moyenne : toujours 4 nœuds
Vent régulier – Mer calme

Toute la nuit, le phare de Fernando nous envoie ses éclats sur tribord.

Nous avons toujours un ris dans la grand-voile. Mais cette fois, nous n’avons pas réduit le génois pour profiter du moindre souffle de vent.

 

Point de 13 heures

Position : 4° 47 S – 32° 22 W
Cap : 200
Distance parcourue : 1479 milles


 

Salvador approche.

Dans une dizaine de jours, nous pourrons enfin dormir une nuit entière. Nous en rêvons.

Alors que le petit vent de travers d’hier laissait présager une fin de traversée plus agréable, nous sommes de nouveau au près (vent de face).

La houle n’est pas très forte mais elle aussi de face et chaque vague nous ralentit.

Nous espérons vivement que cela ne durera pas . . .

Vendredi 5 décembre – Même heure

. . . mais cela a duré.

Vitesse : 5 nœuds une bonne partie de la nuit. Puis 3,5 à 4 nœuds.

Pas mal ! Mais qu’est-ce que ça bouge !

Aujourd’hui, ce ne sera pas la grande forme pour moi.

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Une angoisse inexpliquée. Ou peut-être gitons-nous trop à mon goût.

Bref ! Le nœud au ventre. Impossible de dormir.

Nous faisons toujours nos 100 milles par jour. Le Capitaine est satisfait.

Nous pouvons espérer être à Salvador dans une semaine.

 

Et chaque jour, devant nos airs patibulaires, Rémy, le sourire en coin, nous précise :
« On n’a jamais été aussi près de Salvador, vous savez !!! »

Cette phrase répétée jour après jour déclenche aussitôt des fous-rires et tant mieux !

Nous avons grand besoin de sa bonne humeur qui semble ne pas le lâcher, ou presque, depuis notre départ pour cette traversée.

Comment va notre mousse ?

Depuis que notre moissonneuse a cessé ses travaux et que nous avançons enfin à une allure correcte, Candice va beaucoup mieux.

Elle a toujours hâte d’arriver et nous promet qu’elle descendra à terre sans attendre. Mais son moral est nettement en hausse et elle a retrouvé son sourire.

Quoique, dans certains cas, ce sourire s’estompe quelque peu…
!!!

La guitare est de nouveau reléguée dans notre cabine garage.
Après les cours, elle épuise enfin les magasines entassés depuis bien longtemps dans sa cabine.

Hier, après autorisation spéciale, elle a même décidé de nous redonner un peu d’énergie - nous « électriser » pour la citer – avec un peu de musique.

Chouette…. de la techno… !?!
Au fait ! Nous croisons de nouveau des cargos.
 

Point de 13 heures

Position : 6° 18 S – 33° 03 W
Cap : 200
Distance parcourue : 1580 milles


 

Gentil p’tit calamar !

En cette fin d’après midi, Rémy est récompensé de son sacrifice.
Son joli p’tit calamar orange a eu le succès escompté.

Alors qu’il s’apprête à ranger sa ligne…
          Ça tire… ça tire même fort, très fort…
                         C’est donc une grosse prise...

En effet, un joli thon de plus de 6 kg.

Je ne m’étendrai pas sur la difficulté de remonter à bord un tel spécimen, alors que le bateau remue en tout sens.    

Le remonter par l’arrière : Trop dangereux.

Ce sera donc dans le cockpit.

Nous sortons le rhum mais les ouïes de Sieur Thon semblent plus coriaces que celles de Dame Dorade (" dAUrade " pour Luis !).

Ou alors, nous sommes tombés sur un ivrogne !

Un bon coup de queue et, comme attendu, le sang gicle partout.

   

Mais nous l’avons enfin notre poisson !

Ensuite, ce fut un vrai chantier : Laver le cockpit – dépecer la bête … tout en tentant de prendre appui pour ne pas tomber.

Et nous nous régalons de belles darnes de thon…

Avec tout ça, il se fait tard.
Les estomacs sont repus - Au lit !

Samedi 6 décembre – Midi

Conditions de navigation : toujours la même chose.
Nous avons parcouru 120 milles ces dernières 24 heures.

La nuit a été courte, sur le plan du sommeil bien évidement. Notre thon ayant beaucoup retardé l’heure du couché.

Les yeux au fond des chaussettes (que nous ne portons plus depuis des lustres) comme vous pouvez le constater sur cette photo, nous nous mettons au boulot.

Cheese !     Ouistiti !

C’est l’usine à bord de .

C’est bien beau la pêche, mais qu’est-ce que ça donne comme boulot !

Nous préparons du thon mariné au citron pour ce midi – Il était temps, les citrons commençaient à pourrir ! - réservons quelques morceaux pour les dés de thon au whisky pour le repas du soir.

Quant au reste, nous nous lançons dans les conserves.

Nous testons une recette que nous avait confiée El Raïs (le roi) de la matanza de Favignana (Sicile) : Le thon à l’huile.

Le souvenir de la dégustation qu’il nous avait offerte alors nous chatouille encore les papilles.

Ce travail qui nous prendra une bonne partie de la journée, sera une vraie réussite.

Un pur délice !

 

Point de 13 heures

Pas eu le temps – Responsable : le thon !


 

À une vitesse moyenne de 3 nœuds, Salvador approche progressivement.

Arrivée possible dans 4 jours. . .


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