Minuit - Les îles sont devant nous.

 

D’après les cartes, le mouillage ne pose aucun problème de nuit.   
Nous contournons l’Ilha Santa Barbara, prêts à jeter l’ancre, rêvant de nous jeter sous le drap après 3 jours et demi de navigation.  

La lune vient de se coucher. Le phare nous éblouit. Nous n’y voyons rien.

La roche se découpe devant nous. Mais impossible de savoir jusqu’où avancer avec notre sondeur qui roupille, comme toujours quand nous comptons sur lui.

Nous n’avons qu’une solution :
Attendre le jour qui se lève à 5 heures du matin.

C’est ainsi que nous parcourrons 342 milles. Soient 32 milles de plus que prévu – Gloups !

Je ne vous dirais pas combien nous avons fulminé le lendemain lorsque, après 5 heures de ronds dans l’eau attentifs à éviter les longs récifs qui nous entouraient, nous avons de nouveau contourné l’île et constaté que, cette nuit, nous étions à l’endroit idéal pour mouiller.

Mais le site nous fait vite tout oublier.



Ces îles sont un petit paradis.

Le « Parque Nacional Marinho de Abrolhos » est le premier parc national du Brésil.

Son nom provient de l’adage des marins :
« Lorsque la terre se rapproche, ouvre les yeux - Abre os olhos !  »

Il s’étend sur 913 km2, abrite de nombreux récifs et un archipel de 5 îles.
   

L’île principale est Ilha Santa Barbara, dont le phare date de 1861.

     

Face à Santa Barbara, le petit îlot Ilha Garita.  

    Derrière Santa Barbara :

  Ilha Redonda 

    Un peu à l'écart, au sud-est, Ilha Sueste        

Et enfin Ilha da Siriba, seule île sur laquelle les visiteurs peuvent débarquer, de jour et accompagnés d’un guide.

L’écologie de l’île est surveillée par l’Ibama (agence brésilienne de protection de l’environnement).

Les principaux habitants de ces îles sont les oiseaux migrateurs et les baleines à bosse.

Ces dernières viennent mettre bat dans ce parc, entre juin et octobre. Elles sont alors des centaines à se prélasser dans ces eaux cristallines et les voiliers doivent être très vigilants car, elles, ne le sont pas.   
Il est bon, nous dit-on, d’avoir un moteur qui fait du bruit afin qu'elles ne se laissent pas cogner par la coque du bateau..

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces monstres marins, cliquez sur cette image :

Extrait du guide Lonely Planet – édition 2008

La plongée au masque et tuba est autorisée et même conseillée. Et il est impossible de résister à la limpidité de ces eaux turquoises.

     

La preuve…

 
Même moi j’y suis allée !
Hououou…
  ... c’est frisquet !
Hého…   ...attends-moi !

Notez l’exploit : J’ai nagé à plus de 3 mètres du bateau !!!

Je ne cacherai pas toutefois une petite frayeur lorsque, regardant sous moi à travers le masque, je vis les fonds de sable bien trop profonds à mon goût et les rochers encore loin.
Arrivés sur les coraux, Rémy dût me trouver au plus vite une roche sur laquelle mettre pied – ou plutôt palme - afin de reprendre ma respiration et surtout mon calme.

 

La plupart des coraux sont morts suite à une bactérie. Celle-ci est à l’étude mais le grand responsable est le réchauffement de la planète.

La plongée n’en reste pas moins très agréable. De nombreux poissons aux couleurs chatoyantes nous regardent avec grand intérêt.
Nous verrons même une raie plonger à quelques mètres du bateau.

Côté ciel, de nombreux oiseaux, dont les frégates, font les curieux autour du voilier.

Mercredi 4 février.

Filipe vient nous chercher à bord de son zodiac. Il nous emmène sur Ilha Siriba.

      

Vue de Ilha Siriba :
à gauche : Ilha Redonda  -  à droite, Ilha Santa Barbara

 

Nous allons pouvoir découvrir la population de cet archipel, voir de plus près ces oiseaux qui volent chaque jour autour des voiliers.

En débarquant sur l’île, les fous masqués semblent nous attendre. Ils sont curieux et ne semblent pas du tout effarouchés par notre promiscuité.

  Fou Masqué 
     

  Là, c’est la grosse bête qui a eu peur de la petite !

Un peu plus loin, à l’ombre des rochers, nous restons cois devant la grâce de cet oiseau blanc, aux yeux grimés de noir et au bec rouge, que nous observions tournant et pêchant autour du voilier.

Ce sont des Grazines nous dit Filipe. Après bien des recherches, nous trouverons l’autre nom de ces oiseaux.

 

Il s’agit du Phaéton à bec rouge.



Sur la partie gauche de l’île vivent les fous bruns.

 

      

Plus craintifs que leurs cousins, l’un d’eux nous laissera toutefois approcher son petit, une jolie peluche blanche tapie dans les herbes.

Après trois jours au cœur de la nature, nous quittons avec grand peine ces îles merveilleuses, longtemps escortés par les fous bruns.

Dans 4 jours et demi, nous devrions atteindre Rio de Janeiro . . .

*

Avis à la population !

Entre les Abrolhos et Rio, notre cher   et son équipage sont fiers de vous annoncer qu’ils dépasseront les 10 000 milles parcourus depuis le départ en juillet 2005, soit après 3 ans et demi de voyage.

Ça s’arrose, non ?!      Allez….un petite Caïpi !!!

Et pour ceux qui hésiteraient à partir, par crainte de la navigation, notre mousse a calculé que 10 000 milles à une vitesse moyenne de 4 nœuds, cela ne représente que 103 jours pour 3 ans et demi.                     

Soit environ un mois de navigation par an.

C’est peu n’est-ce pas ?!

Alors, décidez-vous vite. Cela en vaut vraiment la peine !!!


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