Samedi 20 décembre 2008

Voici 10 jours que nous sommes au Brésil. Pourtant, nous n’avons toujours pas fait notre entrée officielle auprès des services des douanes et de la police.
Sachant ce qu’il pourrait nous en coûter, nous n’avons que trop tardé. Nous devons aller à Salvador.

Les grandes villes ne nous attirent toujours pas et la dangerosité de celle-ci encore moins.

Mais après avoir fait tout ce chemin pour arriver au Brésil, deux villes sont incontournables :
Salvador de Bahia et Rio de Janeiro.

Bon gré mal gré, nous quittons donc provisoirement Itaparica et traversons la baie, direction Ribeira (qui signifie « rivière »), un quartier de Salvador, où une place nous attend dans la petite marina de Pier Salvador.

Les bacs se croisent et les immeubles sont en vue.

Ces jolies embarcations sont des escunas, utilisées pour promener les touristes dans la baie.

Nous entrons dans une petite baie où plusieurs petits ports se succèdent.

Sur la rive droite, les favelas où les maisons semblent avoir été empilées.

Nous arrivons à Pier Salvador où le sympathique Mauricio nous accueille.

Nous avons la joie ( ?) de retrouver les fameuses pendilles et notre mousse est prêt pour tirer cette grosse corde pleine de coquillages coupants, attachée au ponton et qu’il nous faut amener jusqu’à l’arrière du bateau afin de le maintenir perpendiculaire au quai.

L’annexe est mise à l’abri des vols éventuels. 

Le port étant gardé mais les annexes très prisées, nous dit Mauricio.

Quelques minutes plus tard, nous pouvons déguster des jus de maracuja, d’acerola et de citron offerts par la marina.

Marina de Pier Salvador

Pour nous, la plupart du temps
« qui dit port, dit corvées » !

Faire les courses, arpenter les rues à la recherche de fournitures pour le bateau, laver le pont, lessiver le linge accumulé depuis des semaines …
 

Mais à Pier Salvador, il y a tout ce qu’il faut pour rendre les choses plus aisées.

Un lave-linge est à disposition contre la somme de 3 euros les 5 kilos.

Et un local agréable est mis à disposition pour brancher l’ordinateur et accéder à Internet, gratuitement. 

Il y a même - le croirez-vous ? -  des douches chaudes !!!
Ribeira

(D’après photographie affichée dans la marina)

A la porte de la marina, dans ce quartier Ribeira - quartier très populaire, pas très beau, mais où l’on se sent en sécurité – on peut faire quelques courses (fruits, légumes, viande et un peu d’épicerie).

   
Si vous cherchez des glaces ou des chips, c’est ici…
 ...à la pharmacie !?!

Sur les bancs, à l’ombre des arbres, chaque jour des papis se reposent ou jouent aux dominos.

Depuis le terminal des bus, sur la place, on peut se rendre en ville très facilement.

La seule condition est de bien s’accrocher. Une petite prière pour arriver en vie ne pouvant nuire !!!

Car entre la grosseur des dos d’ânes et la folie des chauffeurs de bus brésiliens…


A savoir
 : Rémy aura le bonheur de découvrir qu’à Salvador, dans le seul quartier de Calçada, il est possible de rentrer le soir, fatigué certes, mais en ayant rayé tous les articles d’une liste d’achat pour le bricolage.

Du jamais vu !

Découverte de Salvador de Bahia.

Nous sommes au Brésil depuis une dizaine de jours à peine et avons déjà entendu suffisamment de témoignages de vol et d’agression pour n’avoir aucune envie de visiter cette ville de tous les dangers.

Mais comment passer au Brésil sans avoir vu Salvador ?

Pour ma part, je m’en passerais parfaitement, sans aucune honte.

Mais n’étant pas seule à bord et poussés par l’enthousiasme de certains de nos amis récemment arrivés au Brésil, nous y allons.

Où est Salvador ?

Cette ville fortifiée fut construite vers 1550 au sommet d’une colline face à la mer.

Salvador occupe la pointe méridionale d’une péninsule, à l’extrémité de la Baie de tous les Saints :

Baia de Todos os Santos
.

Le centre ville se divise en deux parties :

La Cidade Alta - la ville haute. Et la Cidade Baixa – la ville basse.

Les deux parties sont reliées par des rues escarpées : les ladeiras.

Le cœur historique et l’âme de la ville haute, c'est le Pelourinho, encore appelé le Pelô.

Nous commencerons par ce quartier que vous découvrirez dans la page suivante.

Entre temps, nous devons procéder aux formalités d’entrée.

Nous sommes le 22 décembre.

Arrivés au Brésil depuis 12 jours, nous ne sommes toujours pas entrés légalement.

 Il est grand temps !

Tandis que je m’atèle aux corvées domestiques, Rémy va donc procéder aux formalités.

Et là, ça se complique !

Il se met donc en route et prend le bus de bonne heure, afin d’éviter la chaleur qui, dès 9 heures, est très difficile à supporter.

  • Après quelques difficultés, il trouve enfin le bureau de l’Inspection sanitaire.

Il est obligatoire d’y faire une déclaration consistant à répondre à certaines questions assez surprenantes :

- Combien de morts à bord ? Pourquoi ?
- Y a t il eu des gens malades ?
- Sommes-nous au courant des risques de propagation d’épidémie ?
…etc.…

Rien, par contre, sur les vaccins qu’il serait utile d’avoir reçus.

  • Ceci fait, il faut faire viser les passeports auprès de la Police fédérale.

Alors que les douanes autorisent la présence du bateau pendant une durée de 2 ans, les passagers n’ont droit qu’à 3 mois, renouvelables une seule fois.
Il faut ensuite sortir du pays durant 6 mois, pour retrouver ces mêmes droits.

Mais il sera impossible pour Rémy d’obtenir les visas.

Une espèce de chienne de garde lui annonce qu’elle veut voir tous les membres d’équipage.

Il insiste mais son charme n’a aucun effet sur l’aimable personne en face de lui.

Peut-être n’aime-t-elle pas les barbus. Tu devrais peut-être l’acheter, ce rasoir !!!

  • Il se rend alors au bureau des douanes.

Mais aux douanes, ils exigent des passeports déjà visés.

Retour à la case départ.

Le lendemain, nous enlevons donc Candice à ses cours pour remettre cette petite tournée, tous les trois.

Cette fois, la chienne de garde semble avoir rongé son os. A moins qu’elle ne préfère la compagnie féminine.

La télévision raisonne dans le petit bureau. Nous avons d’autant plus de mal à comprendre ce que l’on nous dit.
Mais tout se passe très bien et elle nous gratifie même de plusieurs sourires.

Nous passons ensuite au bureau des douanes.

Hélas, Monsieur le douanier n’a pas beaucoup de temps à nous consacrer.

Il est très occupé à recevoir des clients de l’autre côté du comptoir et à ranger soigneusement les bouteilles de whisky qu’il vient de « gagner » ( !?)

Deux heures plus tard, après avoir refait le monde – de la mer – avec d’autres navigateurs venus pour les mêmes raisons, les formalités douanières sont faites.

  • Rémy doit encore se rendre à la Capitanha do porto.

Ce service se charge de vérifier que nous avons bien tous les papiers (?!)

Candice et moi avons assez perdu de temps. Nous l’abandonnons au service des douanes et reprenons le bus, direction Ribeira.

Rémy passera un certain temps - voire un temps certain - avant d’obtenir la possibilité d’entrer dans ces bureaux.

Un autre cerbère – le mari de celle des douanes, peut-être ?! – n’aimait pas non plus les barbus !!!

Ainsi s’écoule la vie sur un voilier !!!

Salvador « by night ».

Mardi 23 décembre

Nous passons une journée bien occupée à la marina.

En fin d’après midi, Sandoval, le patron de Pier Salvador, a la gentillesse de nous emmener visiter Salvador de nuit.

Nous allons découvrir la ville basse.

Nous commençons par le sud avec le fort de Gamboa pour poursuivre vers le sud-ouest à travers le quartier huppé de Vitoria descendant jusqu’à la baie.

A l’extrémité de la péninsule, nous traversons le quartier chic de Barra avec son phare, ses forts et sa jolie plage.

Nous apercevons le fort de Santo Antonio.

Remontant vers le nord, nous passons par les quartiers Andina et Federação.


A un certain moment, un long et large chemin bétonné, bordé d’arbres sillonne entre les deux voies de circulation.
Des gens s’y promènent ou se reposent sur un banc. Les enfants font du vélo…

Sandoval nous précise qu’autrefois, c’était une rivière. L’Etat l’a recouverte de cette promenade. Mais la rivière coule toujours dessous.

Nous terminons par l’apothéose : Le Lac Dique de Tororo.

Des pyramides lumineuses parent ce grand lac. Nous réalisons enfin que nous sommes à la veille de Noël.
Au centre du lac, d’immenses statues semblent danser.

Ce sont les représentations des Orixas (prononcer Orichas), figures de la religion du Candomblé (voir page suivante).

Cet endroit est magnifique.

Nous profitons d’une vue imprenable sur le lac à la table d’une pizzeria dont la carte est un vrai journal.

  

Les pizzas sont excellentes. Les glaces aussi.

 

Nous sommes ravis et très reconnaissants envers ce cher Sandoval d’avoir pu découvrir un autre Salvador.
Non que nous préférions les quartiers chics. Mais après toute la grisaille du centre ville, voir des rues et des façades si bien entretenues fait du bien.

Ces quartiers dont les buildings semblent vouloir échapper à l’œil du passant grâce à de petits jardins encadrant chaque entrée. Cette longue route sinueuse traversant Barra. Ces forts, ces plages, ce lac superbe…

Nous sommes très loin des quartiers pauvres où les façades sont grises et délabrées.
Et nous sommes à des lieues des favelas.

Ces quartiers résidentiels feraient presque oublier que dans ce pays, sur une population totale de 190 millions d’habitants, 40 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Que la corruption est un fléau national.

Et que le crack fait des ravages sur les uns, tandis qu’il enrichit les autres…

Nous quittons Salvador le lendemain pour fêter Noël à Itaparica.

Mais nous vous emmenons tout d’abord visiter le Pelô.
Puis nous vous parlerons du Candomblé . . .


(Accueil du site)