Vendredi 12 décembre 2008.




Dès notre arrivée sur le sol brésilien, les contraintes nous ont vite rattrapés.

Il nous a fallu trouver la monnaie locale : le Real (prononcer "réaou" - pluriel :  Reais " réaïch").

Les distributeurs d’Itaparica ne fonctionnant que très épisodiquement, nous devons nous rendre à Mar Grande (prononcer : "Mar Grandji" en roulant les "r" - notre "r" français s'avérant imprononçable pour un Brésilien).

*

Petite parenthèse sur la langue brésilienne.

La langue brésilienne, si elle a pour base le portugais, en est bien éloignée par sa prononciation.

Par exemple, le "l" placé à l'intérieur d'un mot ou à la fin se prononce "ou". Ainsi "Daniel" se dit "Daniéou" et Brésil qui  s'écrit "Brasil" se prononce : " Braziou".

De même le "o" qui se prononce "o" à l’intérieur d’un mot, se prononcera "ou" s'il est placé à la fin. Mais le "ou" se prononce "o".
La syllabe "om" se prononce "on". Le "e" se dit "i", et "de" se prononce "dji".

Une vraie prise de tête !
Et ce n’est pas terminé.

Le matin s’écrit "manha" mais se prononce "magnin" comme dans "matin". La mère s’écrit "mãe" et se prononce "maïn", la main s’écrit "mão" et se prononce "maon"…

… Et ainsi de suite.

Après quelques jours à Itaparica, Candice affirme que ce n’est pas compliqué…
Si elle le dit !...?

Mais finalement, je m’en sors pas mal !
Il suffit d’utiliser un peu d'espagnol, un peu d'italien, d’y mettre quelques « dj » et « ou » à droite à gauche et surtout, utiliser les mains.
Car les Brésiliens gesticulent pas mal en parlant.

Quant à l’accent brésilien, il est charmant.

Certaines consonances, voire certains termes, ne sont pas sans rappeler l’Italien.
Et les Brésiliens sont tout aussi bruyants, voire plus.

Ici, la musique s’écoute à un volume sonore maximal.

Si vous envisagiez mettre vos sacs dans un coffre de voiture. Inutile d’y penser.
Celui-ci est déjà plein.

Une énorme sono occupe tout le volume. 

                                           Et celle-ci n’est pas très grande.

Lorsque ces voitures se garent dans une rue, je vous garantie que l’on change d’itinéraire au plus vite.

*

Mais trêve de digression.
Nous sommes toujours à Itaparica alors que nous cherchons à nous rendre à Mar Grande.

Nous voici donc arpentant les rues à la recherche d’un minibus.

Les minibus sont des Volkswagen - notre bon vieux Combi. Et ils ne sont pas sans rappeler les minibus sénégalais.

Sans couleur et un peu mieux entretenu.    Quoique ?
On y enfourne autant de monde (10 à 12 personnes) et ça roule aussi vite !

Alors que nous attendons ce minibus, un particulier s’arrête et nous propose de nous emmener.
Il semble que ce soit la coutume et personne n’y trouve à redire.

Le tarif est le même – 2,30 Reais (soient actuellement moins de 80 centimes d’euros). La voiture est en parfait état.

Nous acceptons.

En route, trois autres personnes monteront dont une brésilienne très plantureuse et son ami, d’un petit gabarit, qui s’installera sur ses genoux.

Je me retrouverai coincée contre la portière, accrochée au siège avant, scrutant le compteur kilométrique qui semblait s’emballer.

La prochaine fois, nous attendrons le bus, moins rapide et bien plus typique.

Mais nous aurons déjà un aperçu de la beauté des paysages de cette île.


Nous traversons des vallons verdoyants.

 

Pour ceux qui connaissent la Guadeloupe, nous pourrions nous croire sur les hauts de St Claude.

Pour le retour, décidés à prendre le minibus afin de profiter davantage du panorama, nous profiterons de quelques détours dans de petits villages et pourrons prendre quelques photographies de cette luxuriance.

   
 
 
   

C’est magnifique !

À la vitesse de l’éclair, nous arrivons à Mar Grande.

Cette petite ville très commerçante a un charme certain.

   

De là partent chaque jour les lanchas (nom donné à tout bateau à moteur) pour Salvador.

À Mar Grande, on trouve aussi des taxis pas comme les autres.

Ce sont des motos-taxis. 

Sur Itaparica comme à Salvador, la mobylette est également très usitée. Pour livrer à domicile par exemple et nous voyons passer nombre d’entre elles chargées d’énormes casiers pleins de victuailles ou encore de trois bouteilles de gaz.

Nous arrivons sur une jolie plage d’où l’on peut voir Salvador et ses buildings.

      

Sur cette plage, de nombreux petits restaurants permettent de se restaurer ou boire un verre, installés à une table, sous un parasol.

Nous n’avons pas encore mis le pied sur le sable que, quelque soit l’heure, des serveurs nous sautent dessus, nous tendent la carte de l’établissement pour lequel ils travaillent et nous invitent à les suivre.

Un peu pénible, certes !

Mais comment rejeter ces jeunes gens lorsque l’on sait que leur seul salaire, à part un fixe dérisoire, dépend du nombre de clients qu’ils parviennent à assoir à une table.

À Mar Grande, nous avons préféré la petite rue piétonne.

Des femmes, assises sous un parasol devant un petit étal, ou encore derrière un comptoir, vendent des acarajés.

À Itaparica comme à Salvador, on trouve de nombreux beignets de viande ou poisson, des pão de quejo (beignets de tapioca au fromage) ou des pastels farcis.

Mais aussi beaucoup de pâtisseries, toujours maison, au chocolat, au coco, à la pâte de goyave …

Le pire est que, là encore,  le prix ne dissuade pas de craquer !

Mmmmm !

Les kilos qu’on va prendre ici !!!

Au coin d’une rue, cette charmante dame vend boissons, beignets et pâtisseries délicieuses.

À savoir :
Au Brésil, vous pouvez vous installer à une table, dans un bar ou un restaurant, y consommer bien sûr, mais aussi aller acheter une boisson ou un plat dans un établissement voisin et revenir vous installer à votre place avec les produits du concurrent.
                                         Tout le monde le fait et cela ne choque personne.

À la sortie de Mar Grande, sur la route d’Itaparica, nous trouvons de quoi faire un bon approvisionnement.
De nombreux petits centres commerciaux vendent épicerie, fruits, légumes et viande.

Qu’en est-il de la viande au Brésil ?

À la condition de bien choisir le lieu où on l’achète (à Mar Grande, nous conseillerions le marché de la viande), c’est du beurre et le prix augmente le plaisir (4 euros le kilo de bœuf quel que soit le morceau. Entre 3 et 4 euros le kilo de porc.

Mais si le bœuf est tendre, il n’est pas toujours très goûteux.

À goûter absolument : la carne do sol, bœuf séché et fumé (plat typique de l’intérieur du pays) qui entre parmi les nombreux ingrédients de la feijoada.
Elle est servie dans de nombreux restaurants ou vendus chez les bouchers - C’est fameux !

Pour le poulet - Oublié le poulet bicyclette du Sénégal.

Ici les poulets sont des poulets de compétition, bien gras, bien, bien gras…

...un peu trop gras même.

Difficile de trouver un poulet de moins de 2,5 kg. Ils sont aussi larges que longs et un bon centimètre de graisse sépare la chair de la peau.

Après un premier essai, nous décidons d’acheter directement le poulet grillé à la broche.
On en trouve un peu partout. C'est tout à fait abordable et très bon.

Un mot encore sur le pain et le fromage.

Pour le pain. Autant dire qu’il n’y en a pas. Pour des français j’entends !

Pour avoir du pain, il faut demander du pão do sal (pain au sel). Ce sont de petits pains au goût insipide et d’une légèreté à toute épreuve.

À distinguer du paõ, petits pains au lait, très bons mais légèrement sucrés et qui semblent faire l’unanimité chez les brésiliens.

Le pain n’est donc pas terrible. Mais il faut faire avec !

Avec la chaleur que nous subissons et dont, j’avoue, nous nous lassons quelque peu, pas question d’allumer le four dans le bateau.

Passons au fromage.

Vous savez combien notre Capitaine prise ce met puant et repoussant (!)
Et bien, au Brésil, il n’est  guère gâté.

Il existe du fromage blanchâtre, présenté en gros bloc rectangulaire et vendu en lamelles. Mais nous avons entendu dire qu’il existait de l’Edam, vendu dans des boites en métal.

Son bon petit fromage casamançais terminé, Rémy se jette à l’eau.

Lors d’un avitaillement dans un supermarché, nous trouvons ledit fromage.

Aussitôt rentré à bord, Rémy ouvre sa jolie boite surprise…

En effet, on dirait de l’Edam.

Mais une fois coupé, il découvre une croute pâteuse de couleur fuchsia… ?...
Puis l’intérieur est orange… très orange… trop orange pour être vrai.

Notre gourmet goûte . . .

Il semble que l’on soit bien loin du bon fromage français ou sarde et je vous garantie qu’il ne renouvellera pas l’expérience !

De plus ce simulacre de fromage se retrouvera très vite noyé dans 10 cm de jus dont l’odeur ferait fuir un putois.

Beurk !

Mais le fromage, moi, je m’en fiche !

Nous avons pu retirer des Reais.
Les sacs à dos sont pleins.
Et nous avons trouvé l’essentiel : les citrons et la cachaça ( !)

         

Nous rentrons à Itaparica . . .


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