Un autre voyage infernal

A Arequipa, nous attendons un bus pour Cabanaconda, petit village près du canyon de Colca.

Ce voyage sera aussi difficile que celui pour Cuzco, mais heureusement moins long.

Ceux qui auront lu la présentation sur la Bolivie reconnaîtront cette photo :

Le Pérou n’ayant rien à envier à la Bolivie côté odeurs, loin de là, c’est au cours de ce voyage qu’elle fut prise. Cette fois, Candice et moi n’eûmes aucun scrupule à vexer éventuellement ces messieurs-dames en pensant très fort qu’ils devraient se laver de temps à autre.

Quant à Rémy, assis près d’une mère avec 2 enfants sur les genoux – très sages heureusement ! - il ne sait où mettre ses jambes et ses épaules.

De Arequipa à Cabanaconda, nous traversons 170 km de pampa désertique de haute altitude.

Ceux-là ne vont pas monter, fort heureusement !

Après Chivay, les passagers se jètent tous sur les vitres du même côté du bus.

Tiennent-ils vraiment à ce que nous rejoignions celui que nous apercevons en face, couché dans le ravin ?

Cet accident a eu lieu hier - Bilan : 2 morts et… un disparu (?).

Brrrr !

Cabanaconda

Cabanaconda n’a rien de particulier si ce n’est la proximité du canyon.

Le condor, symbole mythique, trône sur l’obélisque au centre du village. Et les voyageurs venus marcher dans le canyon et observer les condors sont nombreux.

Si nous avons vu des gens sales au cours de ce voyage dans les Andes, rien n’atteignait encore ce que nous verrons et humerons ici.

Les femmes portent différentes tenues traditionnelles dont certaines pourraient être élégantes.

Les hommes portent un chapeau à bord plat ou encore celui appelé communément Stetson.

 

Mais les vêtements sont largement ornés de tâches, les pieds de tous ces gens sont incrustés de terre et les odeurs sont insupportables.

...il semble que certaines sachent ce qu’est une lessive (!?!)

Pourtant, même si les conditions sont rudimentaires...

Sans nous laisser le temps de chercher, dès notre descente du bus, une femme parmi d’autres nous proposait une chambre dans l’un des hôtels de la place.

La vue sur la place et les toits est passable à nulle.

Et l’état de la chambre est… indescriptible !

Cette chambre est la plus sale de toutes celles que nous ayons eues durant ce voyage.
Nous pourrions écrire sur les meubles tant la poussière est épaisse et nous ôtons les taies d’oreiller tant elles sont sales.

Nous retrouvons aussi le froid des hauteurs et passerons la soirée au restaurant et notre courte nuit à grelotter.

Nous ne savons d’ailleurs même plus à quoi ressemble un appareil de chauffage, quel qu’il soit !

J’espère qu’au moins, nous verrons les condors !

Le lendemain, dès 5 heures du matin, nous sommes debout.

Le mirador de Tapay est à 12 km et nous n’avons pas du tout envie de les parcourir à pied. Or, si nous voulons prendre le premier bus pour Arequipa, qui nous déposera devant le canyon, nous devons être sur la place à 6 heures.

Le bus n’est pas encore prêt à partir, mais il y a déjà foule. Touristes ou villageois, nous attendons tous le même bus.

Les uns se rendent sur le site Cruz del Condor (cf plus bas). D’autres vont à Arequipa. Certains vont travailler sur leurs terres.

Il est 6 heures du matin. Pourtant, les pieds de ces gens (je ne parle pas des touristes !) sont aussi crasseux et les odeurs corporelles aussi nauséabondes que dans le bus hier soir, alors qu’ils rentraient chez eux.

A la sortie de Cabanaconda, les villages se ressemblent. Ce ne sont que ruines et pauvreté.

Nous remarquons que sur chaque place trône une fontaine.

C’est donc qu’il y a de l’eau dans la région.

Dommage que les habitants ne sachent s’en servir !

Quant aux églises, elle semblent en bien bon état comparées aux demeures de leurs ouailles.

Anecdote : Ange et démon

Nous sommes dans le bus d’Arequipa, via le mirador.

Il n’est que 6 heures du matin mais le bus est plein. Nous sommes debout, dans le couloir. Rémy a été repoussé au fond, Candice et moi parvenons à rester vers l’avant.

Nous sommes de plus en plus serrés et avons bien des difficultés à respirer.

Une jolie jeune femme, assise sur le premier siège, propose très gentiment de prendre mon sac à dos et celui de 2 autres touristes sur les genoux. Elle demandera plus tard au chauffeur de s’arrêter au mirador où nous souhaitons aller.

Au fil des arrêts, nous sommes compressés sur les dossiers des sièges afin de laisser un peu de place aux passagers qui souhaitent descendre.

…Énième arrêt... Une vieille femme arrive du fond du couloir. Elle bouscule tout le monde pour passer avec son gros baluchon.

Lorsqu’elle arrive à ma hauteur, je reçois un bon coup de coude sur l’aine.

Les yeux de la femme se plissent de joie.

Sans me laisser le temps de comprendre ce qui vient de m’arriver… elle recommence et se précipite vers la sortie.

Je suis pliée en deux. Quelques femmes me regardent, gênées. Celle qui tient nos sacs est outrée.

Dommage que cette vieille folle xénophobe ait pu descendre si rapidement.
Je me serais occupée avec joie de ses longues tresses.

C’était le démon.

C’était l’ange.
Nous arrivons au mirador de Tapay, sur le canyon de Colca . . .

Peut-être nous faudra-t-il un chausse pied pour le sortir de là !

Sur le parcours, dans chaque village - comme d’hab ! –  le bus se remplit.

 

 

 


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