Colca est le 2ème canyon le plus profond du monde.
Arrivés sur les lieux, nous n’avons pourtant pas le sentiment d’être devant un canyon, mais plutôt devant une vallée profonde.
Ce canyon est habité et les « andenes » (terrasses) qui couvrent des milliers d’hectares sont, elles, impressionnantes.
Ces travaux herculéens ont été réalisés par les indiens Colluhuas, une civilisation plus ancienne de 1000 ans que celle des Incas.
Le canyon de Colca est réputé pour la présence de condors.
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Place au Capitaine
Rémy, vouant une certaine admiration, entre autres animaux, pour les oiseaux d’une telle envergure, va nous donner quelques précisions :
Les condors, oiseaux proches des vautours ou de l’urubu, sont des charognards. Ils nichent en altitude, notamment sur les parois rocheuses.
Depuis le haut de la falaise, il est donc possible de les voir s’envoler et planer au dessus du canyon, à condition d’être matinal.
En effet, les condors prennent leur envol le matin, quand l’air se réchauffe et que se forment des ascendances thermiques. On peut ainsi les voir gagner plusieurs centaines de mètres d’altitude sans donner un seul coup d’aile.
Mirador de Cruz del Condor ou mirador de Tapay ?
Si nous avons choisi d’aller au mirador de Tapay plutôt qu’à Cruz del Condor, site bien plus réputé quelques kilomètres plus loin, ce n’est pas un hasard.
Ce dernier est indiqué sur les guides et tous les voyageurs souhaitant faire de la randonnée et observer les condors se retrouvent de bon matin sur ce site.
Pour accéder à Cruz del Condor, il faut acheter un ticket - environ 10 euros.
Pas cher nous direz-vous !
Mais la raison de notre choix n’est ni l’affluence, ni le prix, ni même la présence de nombreux vendeurs ambulants qui sautent sur le touriste dès son arrivée.
Le vrai problème à nos yeux est le suivant :
A Cruz del Condor, afin de satisfaire à la curiosité des visiteurs et s’assurer ainsi leur contribution, on pratique le nourrissage. Des cadavres d’animaux sont déposés sur des aires réservées à cet effet. Ce qui ne manque pas d’attirer chaque jour les condors.
A savoir que cette pratique très discutable sur le plan écologique est à présent interdite en France.
On est donc assuré, en payant son ticket, de voir entre 5 et 10 condors dans la matinée.
Mais alors… autant aller au zoo !!!
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C’était le mot du Capitaine auquel tout l’équipage de Vent de Folie, pour lequel le respect de l’animal est primordial, adhère totalement.
7 heures 30 – Nous sommes donc au mirador de Tapay.
Le bus du retour passe à 9 heures 30.
Nous avons donc 2 heures pour espérer le passage de ces oiseaux gigantesques et majestueux.
Une heure passe. . .
L’appareil photo prêt à tirer sur tout ce qui bouge, Rémy commence à perdre espoir. Nous n’avons encore pas vu l’ombre d’une aile.
Puis notre patience est récompensée et Rémy est heureux comme un enfant le jour de Noël.
Quelques minutes plus tard, le bus pour Cabanaconda est là.
Levés aux aurores, la matinée ne fait pour nous que commencer.
Nous avons le temps d’aller jusqu’à un autre mirador, à l’extérieur du village.
Mirador Achachihua
Depuis le mirador Achachihua,
la vue sur le fond du canyon est superbe.
Mais, après avoir traversé les villages des alentours, la découverte de maisons avec piscines dans cet oasis de verdure est quelque peu surprenante.
14 heures
Nous reprenons le bus pour Arequipa où nous passerons de nouveau une nuit, avant de partir vers la frontière chilienne.
C’est reparti pour 6 heures de calvaire !
Les amortisseurs sont quasi inexistants. Les sièges ne laissent que quelques centimètres pour les jambes.
Ça, nous avons l’habitude !
Mais nous avons droit à une petite nouveauté.
Cette fois, pas d’usage du klaxon à outrance. Mais notre chauffeur est une mule qui semble prendre plaisir à passer dans tous les nids de poule, en ignorant totalement la pédale de frein.
Au passage des cols, les chutes d’eau sont glacées et des stalactites s’accrochent à la roche sur le bord de la route.
20 heures 30
Epuisés et le dos en bouillie, nous sommes de retour à la gare routière d’Arequipa.
Il s’étend sur une centaine de kilomètres, avec un dénivelé de 3200 m.
Demain, si tout va bien, nous serons au Chili . . .