Histoire

Ces îles flottantes portent le nom du peuple qui les occupait encore voici une cinquantaine d’années : les Uros.

A l’origine, les Uros vivaient près de Tiwanaku, en Bolivie.

Pour échapper à la tribu des incas, ils construisirent des radeaux en totora et les attachèrent ensemble afin de  se retirer sur le lac.

Peu à peu, la totora se désagrégea. Les embarcations se mêlèrent alors et formèrent plusieurs immenses îlots. Ce qui donna l’idée aux Uros d’en faire des îles.

La baisse du niveau de l’eau du lac les obligea ensuite à migrer vers l’ouest, en emportant les îles avec eux.

Récemment, l’ancien Président, Fujimori, les incita à se rapprocher de Puno afin de s’ouvrir au tourisme et faire connaître leur mode de vie.

Il existe environ 45 îles sur lesquelles vivent 2000 habitants. Une quinzaine d’entre elles sont ouvertes à tour de rôle aux visiteurs.

Visite

Nous embarquons à bord d’une vedette, accompagnés par le son de la zamponia (flûte de pan), avec l’inévitable et incontournable musique « El Condor pasa ».

Nous naviguons sur le lac Titicaca, au milieu d’un dédale de roseaux – la totora.

Assez vite, nous apercevons les premières îles flottantes.

... rien ne semble vrai.

Nous avons l’impression d’assister à une comédie burlesque.

Les jolies huttes en roseau, les arches portant le nom de l’île, les tourelles, les couleurs flamboyantes des vêtements des femmes, leur attente impatiente de nous voir débarquer…

Nous débarquons sur l’une de ces îles.

Le sol de ces îlots n’est qu’une épaisse couche de roseaux flottants, la totora.

Fouler ce sol est surprenant.

Nous avons la curieuse impression de nous enfoncer dans cet amas de roseau, en nous demandant si nous n’allons pas passer au travers.

Même si, aux dires de la femme qui vit dans la hutte voisine, ce pauvre cuis va bientôt passer à la casserole.

Pauvre petite bête !

Pratique pour se planquer !

Assis en cercle sur des bancs, les pieds s’enfonçant dans cet amas de totora,
nous assistons à une démonstration sur la manière dont sont construites ces îles.

La couche de totora est d’environ 3 mètres d’épaisseur.

La partie immergée est constituée de racines emmêlées qui ressemblent à de la terre.

L’île est amarrée à des poteaux d’eucalyptus à l’aide de cordages et de pierres.

La totora est essentielle pour ces populations.

Ce roseau sert aussi à fabriquer les huttes, les meubles, les barques et protège les îles contre les vagues.

La partie blanche de la tige du roseau est comestible et appréciée des habitants pour le calcium qu’elle contient.

Les populations des îles flottantes vivent grâce à la pêche, la chasse au canard et la production d’œufs. Les produits sont vendus sur les marchés.

Pour celles qui se visitent, le tourisme offre aux habitants un confort bien supérieur à ceux qui occupent les îles plus au nord.

Les habitants boivent l’eau du lac et s’éclairent à la bougie ou parfois à l’aide de panneaux solaires.

Pendant la journée, seules les femmes et les enfants occupent les îles. Les hommes sont à la pêche ou travaillent à Puno et ne rentrent que le soir.

Le radeau «  Totora »

Alors que sa construction demande 1 mois de travail, la durée de vie d’une totora est de 3 mois.

En la renforçant à l’intérieur à l’aide de plastiques et de bouteilles, on augmente sa durée de vie à 1 ans.

Certaines totoras sont magnifiques.

Dommage que d’autres visent un peu trop
à attirer l’œil du touriste.

Les enfants vivent avec les parents,
dans ces petites huttes d’à peine 8 m2.

Ils ne quittent la maison familiale qu’à l’âge de 18 ou 20 ans, ou lorsqu’ils se marient.

La jovialité et l’enthousiasme de ces femmes pour recevoir les visiteurs, ajoutés à la vente un peu insistante d’artisanat ou à la proposition d’une balade sur le lac en totora rendent suspect à nos yeux ce costume soit disant traditionnel aux couleurs flamboyantes.

Est-ce un costume de fêtes et ces habitants l’ont-ils revêtu pour nous recevoir ?

La réponse de notre guide est que ces costumes datent de l’époque coloniale et qu’il sont portés tous les jours par les habitants, qu’il y ait des visiteurs ou non.

Pourquoi pas !

Pour le savoir, il nous faudrait pouvoir visiter les îles du nord, hors des circuits touristiques. Ou, mieux encore, avoir pu rencontrer les « vrais » Uros avant leur disparition.

Car si ces îles sont toujours appelées îles Uros, le peuple du même nom a disparu depuis 1959.

Ayant compris l’intérêt financier que pouvait leur apporter ce mode de vie, les indiens Aymara s’installèrent alors sur ces îles, en se faisant passer pour des descendants des Uros.

 

Notre sentiment

 

Les efforts outranciers mis en œuvre pour recevoir le touriste, même si cela permet à ces gens de vivre mieux, est quelque peu choquant et met mal à l’aise.

Mais il est intéressant de voir comment ces îles sont construites, de pouvoir visiter une case afin de juger de l’exiguïté dans laquelle doit vivre une famille et de savoir que cette manière de vivre, elle, est réelle et apporte probablement plus de bien être à ces gens que s’ils devaient vivre en ville, dans la banlieue de Puno, par exemple.

 

La matinée n’est pas terminée et notre visite des îles ne l’est pas plus.

Nous quittons les îles flottantes pour l’île Amantani où nous sommes attendus par des familles qui nous hébergerons pendant 2 jours . . .

Les costumes

No ! Por Favor !!!

 

 

 

 


(Accueil du site)