Les préparatifs.

Après le départ de Fleur de Méninges, nous nous retrouvons seuls dans ce grand parking à bateaux que sont les trois marinas qui nous entourent, sans âme qui vive durant la toute la semaine.

Anecdote : Seuls . . . Quoique ?!

Une semaine avant notre départ, il fait de nouveau « un froid de canard » - à peine 9°C dans la journée.
Impossible de faire fonctionner notre chauffage qui, une fois éteint, ne veut plus redémarrer.

De plus - c’est arrivé ! - nous sommes en panne de gaz et n’avons pas le bon raccord pour faire remplir nos bouteilles françaises.

Matias travaille dans les bureaux.  Il est désolé de n’avoir pu faire remplir nos bouteilles.

Il nous propose alors de déplacer Vent de Folie pour prendre place devant les bureaux afin de pouvoir nous brancher. Il nous prêterait un chauffage électrique et nous pourrions utiliser la cuisinière des employés en attendant de trouver une solution pour notre gaz.

Un peu compliqué, mais tellement gentil !

Finalement, un employé du club se charge de nos bouteilles de gaz. Quelques  jours plus tard, nous sommes enfin dépannés.

Vivement le Brésil et ses températures plus clémentes !

Car en effet, l’échéance approche à grands pas.

Début des épreuves le 16 juin prochain.

Les billets de bus sont reservés pour le 6 juin.

Notre lycéenne bosse « d’arrache pieds ».

Départ


Samedi 6 juin 2009

18 heures – Nous abandonnons Vent de Folie pour une durée d'environ deux mois.


Chacun son sac à dos !

Nous avons prévu le minimum – Candice terrorisée à l’idée que nous pourrions être dévalisés n’ayant cette fois eu aucun mal à réduire considérablement le nombre de tee-shirts et pantalons (!?) - mais sommes malgré tout bien chargés.

Nous prenons le bus pour la Rodoviaria (gare routière de Buenos Aires)

Celle-ci est immense.

Un vrai hall d’aéroport.

De longs corridors où les guichets des différentes compagnies se succèdent sur des dizaines de mètres et des portes d’accès pour les différentes destinations.

Depuis Buenos Aires, il est possible de visiter tout le pays ainsi que tous les pays limitrophes, en bus.

Et, quant au confort, nous avons l’embarras du choix.

Normal – Semi Cama – Cama

En Argentine, tous les bus sont confortables.

Mais notre voyage jusqu’à São Paulo (première escale au Brésil) devant durer pas moins de 32 heures, pour ensuite prendre un autre bus pour Brasilia – durée 14 heures - nous optons pour le « Cama ».
Les sièges sont larges, s’inclinent presque à l’horizontale et sont très confortables nous a-t-on dit.
Et pour le même prix, nous avons réservé devant "l’écran géant" - comprendre à l’étage, aux premières loges, devant la vitre.

Autant profiter de la vue !

Embarquement immédiat.

20 heures.

Nous cherchons le hall d’embarquement de la compagnie Crucero del Norte, où nous attendrons le bus pour São Paulo.

Un petit clin d’oeil en passant pour mes chers parents qui comprendront !
    

20 heures 30.

Les bagages sont dans la soute  – Nous sommes installés comme des rois.

            
       

C’est parti pour 2500 kilomètres !

A notre grande surprise, une demi-heure plus tard, l’apéritif nous est offert.
                               
Suivra le plateau repas.

Nous disposons même, à chaque étage du bus, d’un distributeur d’eau fraîche ou de café chaud.

Puis, pour le plus grand bonheur de Candice qui apprécie ce luxe et semble avoir oublié l’objet de ce voyage : 

Champagne ! 

Ce champagne très fruité et parfumé qui respire le soleil fut un régal.

Après tout ça, un film et Dodo !

Je crois bien qu’on va rempiler pour une semaine !!!

Chaque jour, trois ou quatre films (anglais, sous titrage en espagnol) seront diffusés sur nos petits téléviseurs. Un peu trop souvent à notre goût. 
Quant à Candice, elle délaisse les révisions préférant de loin cette distraction oubliée depuis si longtemps.

Dimanche 7 juin.

La nuit, malgré des sièges larges et confortables à souhait, ne fut pas très bonne.

Dans ces bus, la plupart se plaignent de la climatisation – Trop froid !
Pour notre part, nous avons eu trop chaud.

Jamais contents ces français !!!

8 heures 30.

C’est avec "les yeux dans les chaussettes" et un peu dépenaillés (!?) que nous suivons le groupe de passagers dans une grande salle de restaurant appartenant à la compagnie.

Café, lait, croissants, petites viennoiseries à la crème, ou encore « média lunes » (croissants garnis de jambon et fromage qui constituent le petit déjeuner favori en Amérique du sud) nous sont offerts, à volonté.

Puis nous reprenons nos places.

Nous nous dirigeons vers Iguazu.  

Un beau soleil matinal nous oblige à tirer les rideaux au maximum, sans toutefois nous soustraire à cette vue splendide sur les forêts de pins, les palmiers et bananiers qui bordent la route.

  

En dehors des petites villes que nous traversons, la population est essentiellement indienne (ou très métissée).
Ces gens vivent dans de petites bicoques, souvent en tôle rouillée, mais dont les jardins fleuris sont aménagés avec beaucoup de goût.

Des femmes lavent le linge dans le lit d’un petit ruisseau.
Parfois, nous apercevons un autel fleuri et garni de bougies. 

Les Indiens, très reconnaissants envers les Jésuites qui leur ont permis de travailler et ont tenté de les protéger avant leur extermination par le gouvernement, demeurent de fervents catholiques.

Nous sommes dans une grande région d’exploitation forestière.
On cultive aussi le maté dont nous pouvons voir les étendues de buissons fournis et verdoyants.

Nous sommes surpris de constater que, alors que nous roulons sur une route nationale, le chauffeur devra stopper l’autobus afin de s’acquitter d’un péage.

Il semble que ces routes soient des concessions privées.

Le premier jour, d’autres haltes auront lieu, mais pour l’instant, à part le petit-déjeuner, tous les repas nous sont servis dans le car.

14 heures.

Nous sommes à Puerto Iguazu.

       

Cette petite ville, avec ses petites maisons enfouies sous une végétation tropicale et ses ruelles fleuries et arborées, semble pleine de charme et nous comptons bien y revenir après Brasilia.

Après une halte technique dans un garage de la compagnie, nous devons repartir.
       
La frontière.
Nous sommes à la frontière entre les trois pays limitrophes : Paraguay – Argentine – Brésil

Après deux haltes aux frontières respectives pour les formalités . . .


Nous sommes au Brésil.

Bemvindos no Brazil !

Nous allons devoir oublier notre espagnol et tenter de comprendre cette langue brésilienne assez surprenante. Mais nous sommes heureux de retouver cet accent si chantant.

De ce côté de la frontière, la ville se nomme Foz do Iguaçu.

Curieusement, le charme est immédiatement rompu.

Nous traversons une ville bétonnée. Plus un arbre. Plus une fleur.

Durant tout le reste du trajet, nous ne verrons qu’usines et immenses étendues de culture.

La différence avec l’Argentine est surprenante.

Le déboisement de cette région a été quasi total afin de laisser place à l’agriculture extensive (maïs, blé, soja transgénique...) ainsi qu’à l’élevage intensif du poulet.

En bordure de cette route à grande circulation, des cabanes rudimentaires en tôle rouillée et plastique bleu abritent des familles.

Nous osons espérer qu’il ne s’agisse pas là des logements pour les ouvriers agricoles alors que derrière ces cabanes les champs s’étendent à perte de vue (???).

Quant à nous, le luxe des premières heures fond comme neige au soleil.

Désormais, la compagnie Crucero del Norte n’est plus sur "son terrain".

Finis les bons plateaux repas récupérés chez les fournisseurs au fil des kilomètres, servis chauds et dégustés en prenant tout le temps nécessaire.

Désormais, midi et soir, nous faisons halte dans des stations services où il semble que rien d’autre n’existe que ces empanadas (petits feuilletés farcis de viande) sèches et peu goûteuses, très prisées autant par les Argentins, les Uruguayens que les  Brésiliens.

Or, les empanadas, c’est bon, mais ça va un moment !

Et surtout, le temps de pause se voit réduit comme peau de chagrin.

Il nous est impossible désormais de nous remettre quelque peu de ces longues heures passées assis – 6 heures sans halte le dernier jour ! - et encore moins d’apprécier une bonne petite cigarette tant attendue.

Il semble que le chauffeur tienne à arriver à l’heure, que cela nous plaise ou non !

Mais le pire reste à venir . . .

São Paulo

Lundi 8 juin – 4 heures 30 du matin.

Nous débarquons avec armes et bagages dans la gare routière de São Paulo.

Anecdote : Encore une fois, c’était pour nous !
Encore partiellement endormis, nous descendons et attendons que le chauffeur sorte nos bagages de la soute.
Nous récuperons le premier sac à dos... le deuxième...
et...
Il manque encore le sac rouge, le plus gros...

Tous les passagers descendant à São Paulo ont leurs sacs. Le chauffeur cherche toujours le nôtre.
Il change de soute, Rémy l’accompagne... RIEN !

Nous sommes blêmes !

Mais pourquoi ça tombe toujours sur nous ???

L’essentiel, à part le matériel et les fiches de révisions de Candice – Ouf ! – sont dans ce sac.
Le deuxième chauffeur vient à la rescousse.
Tout deux vident toute la soute, nous montrent tous les sacs rouges qu’ils trouvent, pour découvrir, parfaitement caché dans un recoin, notre sac rouge.

Nous avons eu chaud !

Nous déposons nos sacs à la consigne – gardant précieusement celui de Candice avec nous - et errons toute la journée dans cette gare immense, passant le temps devant les vitrines des boutiques ou grignotant quelques provisions sur les chaises très inconfortables.

Direction Brasilia.

17 heures.

Nous reprenons un bus pour Brasilia.

Il y a environ 1000 km.

Durée prévue : 14 heures.

Cette fois, nous prenons un bus "classique".

Les sièges sont étroits, les amortisseurs usés et surtout.. nous sommes au Brésil. Le chauffeur est donc brésilien.

Et les chauffeurs brésiliens - souvenez-vous ! – ont une conduite bien particulière qui consiste à rouler le plus vite possible, passer les dos d’âne sans ralentir et ne surtout pas ménager les passagers.

Nos corps et nos têtes vibreront durant tout le voyage.

Nous passerons sur l’antipathie de l’un des chauffeurs et le manque total de savoir vivre de certains passagers.

Mardi 8 juin 2009

7 heures 30.

Après avoir parcouru plus de 3500 km en bus – la distance qui sépare Paris de Jérusalem pour vous donner une idée – soient 59 heures de voyage (46 heures de bus et 13 heures d’attente à São Paulo), sales et épuisés . . .

Nous sommes enfin à Brasilia . . .


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