Mardi 9 juin 2009.

Il fait très beau.
Nous ôtons gilets et vestes polaires pour ne garder qu’un tee-shirt.

Après un petit déjeuner très frugal dans la gare piteuse de Brasilia, un taxi nous conduit au SQS 410, quartier où nous avons réservé un appartement pour ce mois de juin.

Le propriétaire nous y attend.

Notre petit appartement, situé au 3ème étage, est simple mais agréable.

     
                

Eureka ! – Il y a un bon gros réfrigérateur.

Qui dit réfrigérateur et électricité à gogo …dit… des glaçons pour la caïpirinha !!!

Une surface de 40 m2 devrait nous paraître un peu juste pour trois. Pourtant, comparé à un voilier, cet appartement nous semble bien spacieux.

Hélas, comme partout au Brésil, il n’est pas une ouverture qui ne soit largement obturée par des grilles inviolables.

Nous avons donc quelques difficultés à nous accoutumer à tous ces barreaux devant des fenêtres opaques.

Quant à la porte de l’appartement, doublée d’une grille, l’ensemble comportant 3 grosses serrures, c’est une première pour nous.

Mais avec la vue sur les pelouses et les arbres, et les oiseaux qui viennent chanter sous nos barreaux, l’endroit nous plait.

Comme toutes les « quadras » (quartiers résidentiels) de Brasilia, celle où nous logerons durant un mois est située dans un parc arboré et de petits commerces de proximité permettent de faire les courses sans prendre le taxi ou le bus.

Seuls inconvénients :

Le bruit de la circulation, dense à certaines heures, nous contraignant à fermer les fenêtres, occultant ainsi toute lumière.

Ainsi que le côté un peu spartiate de la cuisine.

                     
                         

3 assiettes, 3 couverts, 1 poêle, 1 casserole et 1 grande marmite en aluminium qui s’avère être une cocotte minute (!?)...

Un peu juste pour des gastronomes français devant vivre ici durant un mois !

Par chance Sergio, notre très sympathique propriétaire, palliera vite ce deuxième inconvénient.

Non seulement il aura passé la nuit à traduire notre contrat en anglais, mais encore arrivera-t-il dès le lendemain chargé d’assiettes, poêles, faitouts et plats, afin de nous satisfaire au mieux.
 

Visite du lycée

Après une journée de repos bien mérité,
nous prenons le taxi pour le lycée français François Mitterrand de Brasilia.


L’établissement regroupe primaire, collège et lycée.

Mais avec seulement 300 élèves, il semble familial et chaleureux.

 

Avec Joëlle, que nous remercions pour son aide, nous faisons le point sur la paperasserie.

Le dossier scolaire envoyé de France est bien arrivé – Les textes pour les épreuves orales de langues aussi.

Nous en profitons pour remercier de tout cœur Monsieur Schaffer de "Courrier du Voyageur" qui, depuis près de 4 ans, s’est chargé de tous les cours et courriers du CNED - voire plus encore-  et nous a donné entière satisfaction.

Un petit « Gloups ! » toutefois lorsque nous apprenons le montant des frais d’examen (534 reais soient plus de 180 euros !?).

Anecdote : Les Vent de Folie au pas de course !!!

Candice est très angoissée pour les épreuves de sport dont elle n’a pu suivre aucun entraînement. Nous en parlons à la secrétaire et au Proviseur.

Joëlle propose de nous faire rencontrer le professeur de sport.

Pour ceux qui l’ignorent, pour cette épreuve du BAC,  un binôme doit être choisi par l’élève.
Pour un petit mousse pas très sportif mais vivant sur l’eau, il allait de soi de choisir natation.
Mais le binôme proposé en première (natation / ping-pong) a changé. Cette année, c’est  sauvetage / basket.

C’est quoi un panier de basket ?
Bon, j’exagère mais à peine !

Candice n’a pas vu un panier de basket depuis plus de 4 ans. Quant à passer sous des obstacles dans l’eau et sauver un pseudo noyé sans y être entraînée, je vous laisse imaginer son stress.

Nous rencontrons donc Francesco, le professeur de sport du lycée, afin de prendre conseil.

Celui-ci, quelque peu réticent devant l’épreuve de sauvetage (le lycée n’étant pas du tout préparé - lui non plus - à cette épreuve) et persuadé que notre fille gagnera plus de points – disons plutôt "perdra" moins de points - en course de demi-fond, incite vivement Candice à opter pour cette dernière épreuve.

3 fois 500 mètres en temps limité - Rien que ça !?

Soutenant notre lycéenne jusqu’au bout, nous passerons donc nos après-midi du week-end à courir sur le stade de Brasilia.

Oui, oui ! Vous avez bien lu !

Allez, un bon échauffement avec Rémy, qui n’a rien oublié de « son jeune temps », pour entraîneur, et... on y va !

   

Han ! Han !   Fhou ! Fhou !   Han ! Han !   Fhou ! Fhou ! . . .

100 mètres . . .  200 mètres . . . 210 mètres . . . 220 mètres . . . 225 mètres . . .

 

Nous avons bien sûr progressé au fil des tours et des jours et Candice a même été surprise de ses performances.

Mais de là à présenter cette épreuve au BAC... Fallait pas rêver !

Nous transmettons donc les temps records (!?) au sympathique professeur que nous remercions très sincèrement pour ses conseils et sa gentillesse.

On vous avait prévenu, cher professeur Francesco  !!!

Et Candice devra improviser - les obstacles aussi seront improvisés et bien difficiles à mettre en place ! - pour les épreuves de sauvetage. De même pour le basket.

Nous poursuivrons malgré tout notre entraînement autour de la résidence – le stade étant un peu loin, le circuit des bus incompréhensible et les taxis ayant une fâcheuse tendance à oublier leurs clients.

Le côté positif de la chose est que, pour ma part, je puis ainsi cracher quelques grammes de nicotine et goudron, et surtout, nous avons pu commencer à éliminer le "Doce de leite".

Ah ! Mais j’y pense.
Vous ne connaissez peut-être pas le Doce de Leite !

Le Doce de leite en brésilien - ou Dulce de Leche en castillan - ressemble un peu au lait concentré sucré, caramélisé.

Le meilleur à notre goût est celui fabriqué par la marque Nestlé et plus encore le Dulce de Leche con crema, goûté en Uruguay.

Et je vous assure que, sur , nous en avons testé quelques-uns ...

Mmmm !    Un pur délice !!!

Tous ceux ayant goûté à ce plaisir gustatif ne peuvent plus s’en passer.

Et si un jour Nestlé venait à commercialiser ce produit de l’autre côté de l’Atlantique, sans nul doute ferait-il fortune, si ce n’est déjà fait !!!

Hélas, ici à Brasilia, nous sommes un peu frustrés car le "Doce de leite" n’est qu’un produit pâle et insipide.
Il faut dire qu’à Brasilia, rien n’est comme ailleurs et l’on se demandera souvent si l’on est au Brésil.

Mais revenons à nos moutons . . .

En dehors des heures passées à transpirer et se nettoyer les poumons, Candice, - malgré un bon rhume accompagné de fièvre –  reprend bien évidemment ses révisions.

Durant deux semaines, Rémy tiendra son rôle de répétiteur avec une assiduité inégalée.
Et note lycéenne donnera tout ce qu’elle peut, témoignant d’une ardeur insoupçonnée.

Tous deux maintiendront un rythme infernal.

Chaque jour, en fin de soirée, le « professeur » se demandera comment son élève est encore capable d’une telle concentration alors que lui est épuisé.

Pendant ce temps, je me chargerai des courses dans les petits supermarchés à proximité, profitant des espaces verdoyants et du beau temps, afin de remplir le « frigo » et mitonner, moi aussi avec une grande assiduité (!) - des petits plats en vue de nourrir au mieux ces deux cervelles en fusion et ces estomacs jamais repus !

La semaine passe . . .

 

Nous sommes le lundi 15 juin.

Veille de la première épreuve du baccalauréat.


Candice ferme ses fiches de philosophie et s’exclame :

« Bon ! Faut qu'je prépare mes affaires.
Demain, c’est mon premier jour d’école ! »

Mardi 16 juin – Le grand jour.

6 heures du mat. – Tout le monde debout !

Après un petit-déjeuner dans le plus grand silence, nous prenons le taxi et accompagnons notre fille pour sa « rentrée scolaire ».

Devant la grille du lycée, il semble que tous les parents soient présents.
Sachant que les terminales de ce lycée représentent environ une trentaine d’élèves, cela ne fait pas grand monde mais quand même !

Parmi ces parents qui se connaissent tous, nous sommes surpris de constater que seule une femme – Isabelle - vient vers nous afin de faire connaissance.

C’est pas grave, on n’est pas là pour ça !

Nous ne savons pas encore combien ce comportement sera précurseur, selon nous, d’une bien curieuse mentalité.

 

Nous abandonnons notre fille à son triste sort, sachant que la philosophie n’est pas sa matière de prédilection, et décidons de rentrer à pied, traversant les quadras, toutes si semblables.

Nous profitons également largement de l’ordinateur à domicile.

Quelques heures plus tard . . .

Candice reprend le taxi pour rentrer à la maison.

Elle arrive, contente d’elle semble-t-il, avec une heure de retard, une canette de soda à la main, s’empressant de nous raconter sa rencontre avec quelques filles du lycée et de nous informer que nous sommes tous conviés à la fête des terminales le 3 juillet prochain.

Bon... Oui... D’accord... Et la philo ?... !!!

Chaque soir, nous revoyons le sujet du jour et Candice tente de se rassurer en refaisant le devoir avec nous.

Puis les révisions reprennent... 

A savoir : Vive l’informatique !
Déjà bien chargés pour ce voyage, nous avons pu éviter d’emporter avec nous des dizaines de bouquins pour les révisions.  
Une petite clé USB sur laquelle ont été téléchargés la plupart des cours du CNED ont permis à Candice d’avoir presque tout « sous la main ».

Au lycée, Candice n’est pas la seule à venir de l’extérieur. Des élèves de terminale d’un lycée français du Paraguay sont là également.

Chaque midi, elle déjeune près du lycée avec les autres élèves, ravie de se retrouver avec cette joyeuse bande.

Les jours passent toujours et se ressemblent . . .

La fatigue atteindra son maximum durant le premier week-end entre les épreuves où notre fille craquera complètement, persuadée de ne plus connaître aucune formule de physique–chimie, matière choisie en spécialité - coefficient 8 - pour laquelle elle n’a donc pas droit à l’erreur.

Puis elle reprend le dessus et la semaine recommence…

La dernière épreuve a lieu le jeudi 25 juin.

   Enfin libre !!!  

Anecdote : Qui ne tente rien n’a rien !

Candice avait opté pour l’Arabe en 4ème langue.
Mais apprendre cette langue seule n’a pas du tout été évident. De plus, si le lycée de Brasilia a pu trouver un professeur d’Italien, impossible de présenter l’Arabe.

Elle décide donc de tenter "Portugais" - disons plutôt "Brésilien", car ces 2 langues sont bien différentes quoiqu’on en dise !
Après un peu plus d’un mois de pratique de cette langue en décembre à Itaparica, puis cette semaine avec des élèves qui mélangent sans aucune difficulté français et brésilien dans une même phrase, notre fille se lance.

Elle se présente,  sans texte évidemment, exposant la situation au professeur, conciliant, qui accepte de lui faire passer cet oral.

Il  lui choisit un texte parmi ceux étudiés à Brasilia.

10 minutes de préparation… traduction… réponses aux questions…

Candice obtiendra la note de 13 sur 20 !

Elle est aux anges et de l’avis de ses fiers parents – qui rencontrent bien des difficultés avec cette langue - elle peut être fière.

Premiers résultats, et rattrapage éventuel, prévus le jeudi 2 juillet.

   
A Suivre . . .

 

En attendant - « ayant filé son rhume à Maman ! » - notre fille apprend à cuisiner.

Tout arrive !!!


Et surtout,  nous allons visiter cette ville futuriste . . .

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