Visita della Sardegna

Avant de visiter la Sardegna,

Il faut savoir que la langue sarde, la "limba sarda" (car ce n'est pas un dialecte) aux empruntes catalanes, n'est pas vraiment de l'italien, même si tout le monde sait le parler.En ce qui concerne la cuisine sarde, la pasta, comme dans toute l'Italie - il existe 400 sortes de pâtes et autant de sauces différentes - est le plat préféré des sardes. Les Sevadas, spécialité sarde, sont d'énormes raviolis ronds, légèrement citronnés, farcis de fromage. Ils se font frire (la pâte devenant légèrement croustillante) et se servent avec du sucre ou du miel (au miel, un pur délice !).Il y a aussi les Culurgiones : énormes pâtes oblongues farcies de pomme de terre, fromage et épices (un peu bourratif !)
On y mange aussi beaucoup la melanzana (l'aubergine), coupée en tranche dans la longueur et grillée, ou marinée dans de l'huile, de l'ail et plein d'épices.
Rémy semble se délecter des nombreux fromages sardes.
Nous n'avons pas encore eu l'occasion de goûter le porceddu, cochon de lait parfumé aux myrtes et laurier, ni toutes les charcuteries sardes.

Le pain sarde est également très bon et se présente sous de multiples formes. Parmi ceux-ci la stesa ou spranata et le pain carasau ou papier à musique : pain sec sans levain que les bergers emportent en montagne. Il se garde très longtemps. Il peut-être mouillé et ainsi il redevient mou comme du pain frais ou passé au four avec de l'huile d'olive et du sel pour accompagner un apéritif. Mais en bons français, nous préférons le pain traditionnel.


Pain " guttiau "
A l'apéritif ou pour le digestif, on peut déguster il mirto (alcool, baies de myrte et sucre), fait maison, c'est délicieux !, Il liquore di limone (à la fois amère et sucrée, très rafraîchissante) ou encore la grappa, digestif sarde appelé "su filu'e ferru" (le fil de fer).

Bouteille de "Filu'e ferru", recouverte de liège décoré de personnages aux costumes traditionnels, vendue dans les boutiques "souvenirs".

Elle peut faire un joli cadeau!

Pour l'anecdote : Lorsque l'état a pris le monopole de la distillation d'alcool, les bergers ont continué de distiller la grappa. Ils la cachaient sous terre dans les bivouacs, un fil de fer noué au col de la bouteille. Et l'expression "prenons la grappa" est devenue "prenons le fil de fer" !

Visite :

Du nord au sud 2 chaînes de montagne encadrent des plaines et des plateaux volcaniques.

Partant d'Alghero, nous descendons vers le sud, par le côté ouest. Dès que nous quittons la ville, ...

...des oliviers, de nombreux cactus avec leurs figues de barbarie bien mûres et de nombreux champs d'artichauts bordent la route.
Les plantations de chênes lièges - une des principales productions de l'île - sont également nombreuses.

Chaque propriété est délimitée par des murets de pierres, les "tancas".

D'Uttira à Romana, nous sommes dans la montagne. Des lacs artificiels permettent d'irriguer les plantations. Des troupeaux de chèvres et ...

...quelques vaches (pas très grasses) nous regardent passer sans que cela ne perturbe leur déjeuner.

A partir de Mara, nous nous trouvons dans une région où les archéologues ont découvert de nombreux vestiges de l'époque romaine et peut-être préhistorique.

Le Sanctuaire de Bonuighinu : site archéologique où des fouilles sont en cours afin de retrouver une tombe byzantine.
        
Une rencontre digne des guides touristiques !!!
Padria : Dans cette partie de l'île, on découvre des "nuraghi", sortes de fortins composés d'une tour conique avec une petite entrée et un couloir conduisant à une chambre circulaire.

Le nuraghe est un édifice uniquement composé de pierres superposées sans ciment d'aucune sorte. Il sont pourtant très nombreux sur l'île à résister depuis 8 à 10 siècles avant J.C..

Nous arrivons ensuite à Nuoro, la partie centrale de la Sardegna, où de profondes vallées succèdent aux montagnes et hauts plateaux.

De Nuoro à Macomer :

              Des vaches, des moutons, des cailloux, des cailloux
et des cailloux…

En effet, d'énormes monticules de pierres semblent régner au centre de chaque parcelle, chacune ceinte, comme partout ailleurs, de "tancas".

On comprend mieux pourquoi certains prétendent qu'en Sardegna, il n'y a que des cailloux !

Ces paysages ont pourtant un charme fou.

Depuis notre départ et dans chaque village nous avons remarqué des affiches que nous prenions tout d'abord pour des affiches électorales...

...Il s'agit en fait de l'annonce d'un décès ou d'une messe anniversaire de celui-ci. Chaque parent, amis ou voisin offrant à cette occasion une affiche, collée sur les murs du village.

Notre route au milieu des forêts de chênes et de pins, nous amène dans la jolie ville d'Arborea

et sa plus récente mais charmante église    
 
Puis à Arbus où nous devons nous poser pour la nuit.     

Daniela et Stephano nous accueillent très gentiment dans leur charmante auberge "Lo Scrigno" (L'écrin) - "l'Agriturismo", sortes de gîtes ruraux, présent sur toute l'île, permet de passer la nuit et de découvrir la cuisine familiale sarde, généreusement servie !

Nous avons perdu des kilos en Espagne,
nous allons probablement les reprendre très vite ici !

Le lendemain nous passons une grande partie de la journée à Marrubiu.
N'y allez pas spécialement, il n'y a y voir. Ce fut juste pour nous, l'occasion de découvrir de nombreux cousins éloignés sardes qui n'étaient jusqu'alors que des noms sur l'arbre généalogique de Rémy et de constater que les ressemblances ont la vie longue - le curé du village ayant eu un sursaut en voyant notre fille et nous ayant envoyés directement à la bonne adresse !!!Nous repartons gavés de pâtes, des fruits plein le sac et le plein d'émotion pour Rémy !

Tout le monde sur cette île, tient à ce que nous allions à Las Piscinas voir la mer et les dunes "les plus belles d'Europe"… Soit ! Nous y allons.
Bon ! C'est joli mais la mer, ce n'est pas vraiment ce que nous cherchons aujourd'hui. Nous voudrions même plutôt l'éviter.

Quant aux dunes … jugez vous-même !...

Ils ne connaissent pas nos plages landaises, ni la dune du Pyla. Mais ils ont tellement raison d'être fiers de leur pays !

Pourtant ce petit détour n'est pas sans intérêt,...

...puisqu'il nous permet de traverser la ville fantôme d'Ingurtosu : Ville minière jusqu'en 1960 où l'on extrayait du plomb et du zinc.

Il est près de 19 heures, nous faisons halte à Fluminimaggiore, devant la grotte de Su Manau. Il fait déjà nuit et bien sûr, la grotte est fermée.
Mais il fait si doux, l'endroit est beau, il y a une pelouse et une fontaine… tout est propice à passer la nuit à la belle étoile.
Ainsi, nous serons sur place à la 1ère heure, pour la visite.

    

      Découverte ....

... d'une momie devant la grotte !!!

La Sardegna ne compte pas moins de 2060 grottes...

La grotte di Su Mannau datant de l'époque nuragique puis punique, s'étend sur plus de 8 km (la visite n'ayant lieu que sur 1,5km) avec un dénivellement de -50 m. Grandiose !

La vallée d'Antas que nous traversons ensuite fut l'une des premières régions habitées de l'île.
Mais il nous faut prendre la route du retour et ne pouvons visiter les ruines romaines près de Fluminimaggiore. (On peut aussi en voir à Arborea ou Porto Torres).

Ne descendant pas jusqu'à Cagliari (où nous irons par la mer), nous quittons la partie ouest à...

...Iglesias :       
   
Après une zone très aride ...

où seuls quelques rares oliviers et quelques plans de vigne parviennent à rester en vie, on se demande comment,…

…nous remontons à l'est par les Monts del Gennargentu, point culminant de l'île (1834 m), paysage beaucoup plus verdoyant, où il neige beaucoup l'hiver.

Cette route traverse Barumini où l'on peut visiter un village nuragique.

Nous ne résistons pas à un petit détour par Orgosolo : De nombreuses peintures murales ornent les murs des maisons.

(voir aussi la galerie photos)

Ces peintures murales racontent la vie du village, l'histoire et la culture de l'île, évoquent des problèmes quotidiens ou sont des contestations politiques ou des citations.

Si le banditisme sarde n'est pas une légende, les bandits sont à Orgosolo !

Les visages fermés et durs, les femmes vêtues du costume sarde, plus nombreuses qu'ailleurs, les regards sombres, donnent le sentiment que ce village de montagne a résisté au temps !

A ce propos, on dit de la Sardegna qu'elle demeure un pays très archaïque…


Au hasard de nos escales, nous avons rencontré ceux-ci qui nous ont retenus un long moment devant le sanctuaire, cherchant à connaître la région d'où nous venions, nous indiquant les "bons endroits" où manger, ceux à visiter…; celui-ci venu spontanément vers nous, désireux de savoir d'où nous étions, qui a ouvert son coffre et préparé pour nous un "carciuffa" (sorte de cardon); celui-là à l'allure bien misérable, rencontré devant une fontaine et déposé quelques kilomètres plus loin, qui nous a offert un plein sachet de figues, les commerçants heureux d'utiliser les quelques bribes connues de notre langue et avides d'apprendre, avec nous, quelques mots de plus en nous souhaitant bon voyage, espérant que nous aimons leur pays….


Tous ont été sympathiques, généreux, fiers de leur pays et heureux de nous le raconter.

Si c'est cela l'archaïsme Sarde. Qu'il demeure à jamais !

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