Tanger

... la ville de tous les dangers !

(Maxime de Rémy qui, inépuisable, en trouve une nouvelle pour chaque grande ville que nous accostons depuis plus d'un an!
Devant une telle persévérance, et celle-ci étant si pertinente, je ne puis que me résoudre à vous en faire profiter!)

 

( Août 2006 )

Nous sommes non loin de l'atlantique et devons de nouveau tenir compte des marées et du sens du courant.
Donc départ obligé : 8h30 – un peu tôt je vous le concède?!

Nous traversons le détroit et sa perpétuelle brume sous une température de 22°C.

Samedi 30 août 2006 - Il est environ 10 heures lorsqu'il nous semble être dans les eaux marocaines. 

     
       Hélas, Candice qui tenait tant à cette arrivée sur le sol marocain est au lit, ayant fait la triste expérience de l'intoxication alimentaire. Nous tâcherons, à l'avenir, d'être plus prudents en évitant la viande marocaine… surtout celle de Tetouan!!! (Que la famille se rassure, à l'heure où je rédige ces lignes, quoiqu'un peu fatiguée, elle se porte très bien).

Contrairement à tous les avis reçus sur le port de Tanger, celui-ci est tout à fait convenable. Électricité et eau disponibles sur le ponton. Nous pouvons même utiliser les luxueuses douches – enfin elles le seraient si, encore en cours de finition, elles n'étaient déjà dans un état pitoyable (bacs, flexibles, poignées et serrures déjà cassées) – dans le nouveau Yacht Club en cours de construction.

En effet, un projet global concernant le port de Tanger prévoit un déplacement du port de commerce et donc un agrandissement de la Marina.

Alors que nous pensions nous retrouver parmi d'autres bateaux de voyage, nous sommes les seuls en cette saison, mais l'unique ponton disponible est tout à fait sûr, et un amarrage sur la digue, en face du ponton, permet de maintenir le bateau perpendiculairement au quai en l'absence de pendille. Il faut juste tendre ou détendre l'amarre en fonction de la marée.
Mais l'aimable et très discret Khamed (se prononçant Hamid) veille à tout, n'hésitant pas à monter à bord dès que le vent se lève (et c'est très fréquent), afin de rectifier l'amarrage.
Ce port fait face au port de pêche et au port de commerce, mais il est aussi situé tout près des embarcadères des ferries et donc quelque peu bruyant.

     Le coût est également bien supérieur à nos prévisions. 140 Dh de 10 à 12 mètres, 200 Dh de 12 à 14m soit 5 fois les tarifs tunisiens. Les prix venant d'être revus à la hausse et ils n'y sont pas aller avec souplesse (augmentation de 100%?!).
Avantage : Il est gardé jour et nuit, et avec Khamed, nous sommes confiants.

     Le port est dans la ville. Le seul problème est de traverser la zone portuaire des plus mal famées. Heureusement la présence de la gendarmerie (à noter que celle-ci se nomme gendarmerie Royale et non Nationale) environ tous les 100 mètres, nous rassure quelque peu.

     Enfin, de même qu'en Tunisie, nous devons avertir la police de toute visite d'un marocain à bord "pour notre sécurité" bien entendu!!!

    
     A Tanger, Rémy retrouve son ami Salah-Eddine et nous faisons la connaissance de son épouse Mounia et de leurs 2 adorables petits garçons, Ziyad (5 ans ½) et Fadel (2 ans).
Comme nous nous en doutions, Salah se fait un devoir de recevoir son ami et sa famille comme un frère.
Nous sommes en de bonnes mains pour découvrir Tanger et la campagne tangéroise.
  Visite de Tanger
Cette ancienne petite ville a toujours été cosmopolite. Comptant aujourd'hui plus d'un million d'habitants, son agrandissement est fulgurant.
De nombreux immeubles, un Casino et la présence de nombreuses discothèques le long de la plage face au port de commerce, témoignent de sa modernité.
Tanger est aussi un des rares endroits au monde où nous pouvons observer la présence de 2 continents et de 2 mers.
Baie de Tanger
A peine sortis de cette agglomération, nous nous retrouvons dans la campagne et, après toute cette agitation, nous en sommes soulagés.

Le soir, nous pénétrons dans la medina. Un cortège traverse en musique les ruelles. Sur le dos d'une mule bringuebale "une grande cage" couverte d'un superbe tissus doré.
Salah nous apprend qu'à l'intérieur se trouve la mariée, allant rejoindre son mari après avoir signé le contrat.
Je n'avais pu assister à cette partie du mariage en Tunisie, voilà qui est fait. Un seul regret : ne pas avoir emporté l'appareil photo.
Le "paparazzo" que je m'efforce de devenir pour vous doit encore faire des progrès!

Cette visite agrémentée des connaissances de notre ami Salah fut agréable.

Mais Candice et moi savons déjà ce que nous retiendrons du Maroc :
Ses odeurs.

La propreté de Chefchaouen nous avait fait considérer Tetouan comme une exception. Aujourd'hui, Candice me fait remarquer que c'était très certainement Chefchaouen... l'exception!

Toutes deux passons la plupart du temps à tenter de ne pas respirer. Je suis prête à simuler un rhume si l'on s'inquiète du mouchoir porté le plus souvent possible sur mon nez.

Bref. Nous sommes écœurées !
Mais comment, dans ces rues débordant de poisson pourri et de déchets divers jamais ramassés, où il ne pleut jamais en cette saison et où aucun service, même minime, de nettoyage ne semble prévu, pourrait-il en être autrement?
Petite parenthèse : Bientôt la rentrée?!
Une petite parenthèse à cette visite du Maroc : l'inscription de Candice en seconde.
Nous profitons une nouvelles fois de l'ADSL chez nos amis pour consulter nos messages. Nous attendons toujours l'autorisation de l'Inspection académique, demandée fin juin, indispensable à son inscription au CNED.
La dite Académie ayant décrété que les élèves du CNED pouvaient attendre jusqu'à fin octobre, nous ne sommes pas prêts de recevoir le document attendu.
Or, s'il est vrai que le CNED procède aux inscriptions jusqu'à cette date, elle n'en retardera pas moins l'envoi des cours.
Candice se prépare donc, une fois encore, à un début d'année "sur les chapeaux de roue" et voit déjà partir en fumée les vacances d'octobre et de Noël!
Nous tenons toutefois à remercier Ixabel d'avoir, même en vain, tenté de faire fléchir le" (?!) la personne de cette administration et d'avoir su garder son calme (ce que je n'aurais su faire!).

Anecdote : Si nous n'inscrivions pas notre fille au lycée, personne ne s'en soucierait. Dès lors que nous souhaitons lui faire poursuivre ses études, toute démarche devient très compliquée.
Allez comprendre?!

Le "Vieux" Tanger : Le quartier de la Kasbah.

Azzedine, un ami de Salah, tient à nous faire découvrir son quartier.

Nous avançons dans des rues de plus en plus étroites.
En haut des remparts, une vue magnifique sur la ville et la mer.
"Bab el Aassa" signifie "Porte du Bâton".
C'est devant cette porte que l'on emmenait les femmes pour les battre… charmant, non?!
Nous nous retrouvons très vite dans la rue des artisans où nous pouvons admirer le travail des menuisiers, encadreurs, tailleurs, ainsi que les brodeurs dont l'aiguille va si vite qu'elle vous donne le tournis…
Après quelques heures à déambuler agréablement dans cette medina, nous allons boire un excellent thé marocain (le demander dans un verre plutôt qu'une théière, c'est nettement meilleur!).

  Ce café, des plus typiques, est très réputé à Tanger.

Nous prenons place autour d'une table, sur les terrasses étroites taillées à flanc de falaise avec vue sur le détroit de Gibraltar.


Nos jambes ne nous portent plus, mais nous nous souviendrons longtemps de cette ballade et du charme authentique de ce quartier de Tanger.
Notons que cette fois… aucune odeur nauséabonde n'est venue nous incommoder… bien au contraire!!!