Lundi 22 septembre 2008.

Notre dernière escale sur le Bandiala et une belle rencontre.

Depuis notre entrée au cœur des îles du Saloum, rien ne nous a encore enthousiasmés.

Notre avis personnel est que c’est beau, certes, mais après avoir connu la Casamance, nous dirions « sans plus ! ».
(Précisons toutefois que nous n’avons pas poussé bien loin notre expédition sur le Saloum. Peut-être donc sommes-nous passés à côté de plus beaux paysages.)

Seul le Bandiala comporte un certain charme avec ce joli petit village – Sipo – que nous venons de quitter, et le mouillage où nous nous trouvons aujourd’hui.

  
   

La petite plage inspire la paix.
 

 
 
         
Les nombreux Martins pêcheurs, nichant dans ces trous…

… et ce grand escogriffe en train de faire l’andouille (!!!)

. . . semblent de mon avis.

A terre, une seule famille. C’est la famille de Lamine.

Des femmes pilent le mil.

  Une jeune fille me fait signe de venir avec l’index, puis me dit clairement : « Viens…viens… »

    Je m’approche. Elle me tend un pilon en souriant.

Je commence à piler, déclenchant alors de gros éclats de rire.
   


Que ces femmes sénégalaises sont gaies !

Tout pour elles est prétexte à rire, à danser et à faire des blagues.

Messieurs, vous qui aimez les grands et sérieux discours, dont l’humour est trop souvent absent.
Que ne preniez-vous exemple sur ces rayons de soleil que sont vos filles et vos femmes !

Lamine nous présente sa très jeune épouse, ses enfants dont la petite dernière a deux semaines, et ses neveux et nièces.


Une belle leçon de solidarité.

Nous connaissons Lamine de réputation et avons envie d’en savoir plus.

Nous nous asseyons sous un arbre et, tandis qu’il répare son filet, nous discutons.

Lamine, après des études en France, a beaucoup voyagé. Il connait entre autres destinations Israël et le travail dans les Kibboutz ainsi que le Canada.

Il y a 4 ans, Lamine a souhaité rentrer chez lui et s’installer ici, à Woudierin.

Mais surtout Lamine a décidé de partager ses compétences, nombreuses ainsi que ses économies et les fruits de son travail.
 
Il a construit des logements et une école. Un poste d’enseignant a donc été ouvert et Lamine reçoit ici, durant toute l’année scolaire, une quarantaine d’orphelins de 3 à 12 ans.

C’est de ses propres deniers que Lamine loge et nourrit ces enfants qui n’ont qu’une hâte durant les grandes vacances qu’ils passent dans des familles des villages alentours : revenir à Woudierin.

Pour la prochaine rentrée scolaire (mi-octobre), Lamine espère obtenir des subventions pour la cantine.

Une mauvaise surprise attend les enfants : Le toit de l’école s’est envolé il y a quelques jours, lors de la dernière tornade.


Pourtant, Lamine garde le moral. Rien ne peut entamer l’optimisme de Lamine et son sourire est immuable.

Son sens de l’organisation et du travail, et surtout son intelligence et sa dévotion, ne peuvent que répondre positivement à ses projets d’entraide et de partenariat.

Lamine pêche, exploite une cocoteraie, cultive le manioc...

Son nouveau projet est d’organiser une journée partenariat durant laquelle, en présence d’officiels, il fera profiter d’autres écoles des dons de fournitures envoyés par ses nombreux amis Français et Suisses et obtenir, peut-être, d’autres aides locales ou gouvernementales.

Nous passons un long moment sous cet arbre avec ce « grand bonhomme » dont nous apprécierons, ô combien, l’intelligence, la culture et la gentillesse.


Lamine, tu es un grand Monsieur.

Nous espérons très sincèrement que nombreux seront ceux qui viendront te rencontrer dans ton petit village de Woudierin et t’aideront à poursuivre tes beaux projets de solidarité.

Nous encourageons les prochains visiteurs à apporter, s’ils le peuvent, à ces enfants les fournitures scolaires, vêtements et jouets dont ils ont besoin ainsi que quelques médicaments et traitements antipaludéens.

Et nous remercions nos parents et amies de France (merci Guy, merci Dominique, Valérie, Josi…).
Je sais que vous serez heureux de savoir que nous avons offerts vos dons à Lamine, certains qu’ici, ils seront utiles et bien gérés.

Mardi 23 septembre.
Il est 17 heures 30 – Nous quittons Woudierin.

Nous quittons surtout le Bandiala et les îles du Saloum.

Retour en Casamance.

Nous allons retrouver avec grand plaisir nos amis de Kachouane où Candice veut absolument revoir les jeunes avant la rentrée scolaire.
Après, chacun d’eux désertera le village pour leurs écoles respectives, jusqu’aux prochaines vacances.

La rentrée aura lieu le 8, le 10 ou peut-être le 13 octobre.
La date dépendra en fait de la fin de la saison des pluies, afin que les chemins soient de nouveau praticables.

Aussi n’avons-nous pas de temps à perdre. . .


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