Les ruines de Tiwanaku (ou Tiahuanaco) sont situées à 70 km de La Paz.

Ce site, patrimoine mondial de l’Unesco,
recèle bien des mystères.

Sur la route de Tiwanaku

Tiwanaku vient de « Titi Wawa Haké », qui signifie « Puma - Bébé - Homme ». Soit l’homme, fils du puma.
La croyance au monde du puma, du condor et du serpent tenait une place très importante dans cette civilisation.

Histoire

A l’époque précolombienne, l’Altiplano qui entoure le lac Titicaca a été le siège d’une histoire dont l’évolution a joué un rôle capital dans le processus de civilisation des Andes.
Les populations qui se développèrent près du lac apprirent à dominer et transformer le milieu naturel hostile de la région.

Des sociétés très complexes se formèrent, domestiquant des animaux et cultivant des plantes d’altitude.

Au cours du processus social que connut la région du lac Titicaca, le centre de Tiahuanaco eut une influence culturelle et religieuse considérable sur la plus grande partie des Andes entre 300 et 1200 après J.C..

La civilisation de Tiwanaku, antérieure à la période Inca, daterait de 1500 avant J.C..

A son apogée, Tiwanaku (ou Tiahuanaco) comprenait plus de 20 000 habitants et s’étendait sur environ 2,6 km2, bien au-delà du lac Titicaca.

Afin d’étendre son territoire, le peuple de Tiahuanaco devient un peuple de conquérants. Mais aux environs de 1200, une grande sécheresse oblige la population à se disperser en différentes ethnies.

Disparue après l’invasion des Incas (12ème siècle après J.C.), cette civilisation n’a laissé aucune trace de sa langue ou de sa religion.

Les archéologues ont pu toutefois découvrir qu’il s’agissait d’un grand centre cérémoniel.

Tiwanaku constitue la plus grande réalisation architecturale mégalithique de l’Amérique du Sud pré inca.

Ce fut un centre culturel. Ses habitants savaient traiter les métaux, avaient d’excellentes connaissances en mathématiques, en astronomie et maîtrisaient parfaitement l’ingénierie hydraulique et l’agronomie.

Pour certains, Tiwanaku aurait été créée par des extraterrestres. Ceux-là même à qui l’on devrait les lignes de Nazca (Pérou) que nous survolerons en avion dans une quinzaine de jours.

Pour d’autres, cette cité serait la ville la plus ancienne au monde.

Les trésors de Tiwanaku ont été dispersés aux 4 coins du globe.

L’or fut pillé par les espagnols, des pierres et poteries furent brisées par des fanatiques religieux qui les considéraient comme des idoles païennes. Certaines œuvres partirent dans les musées d’Europe. D’autres furent détruites par les paysans qui travaillaient la terre pour les cultures.
L’Eglise conserva quelques statues dont certaines furent vendues comme curiosités. Les plus gros blocs de pierre servirent à construire des édifices coloniaux ou à stabiliser le terre-plein d’une ligne ferroviaire qui passe au dessus du site.

Ces ruines ont été tellement pillées que les informations qu’elles pouvaient livrer sur leurs bâtisseurs sont perdues à jamais.

Heureusement, une partie de ce trésor a été sauvegardé. De récentes trouvailles des périodes les plus anciennes ont été laissées sur le site ou exposées dans le musée installé sur place.

Dans ce musée sont exposés des crânes déformés, des momies, des poteries et des céramiques.

Photos dépliant du musée

Sur les poteries, les visages gravés portent des « piercings » au nez et aux lèvres qui indiquaient probablement la position sociale.

Nous ne verrons hélas qu’une partie de ce musée et ne pourrons admirer l’énorme monolithe Bennett (nom de l’archéologue qui le découvrit en 1932 dans le temple souterrain de Kalasasaya).

Ce monolithe, taillé dans un seul bloc de pierre, mesure 7m 30 de hauteur, 1m 20 de large, et pèse 20 tonnes.

Il serait une représentation de la Pachamama avec le calendrier agricole inscrit sur son flanc.
Cette statue a figure humaine porte un masque cérémonial. A sa base a été sculpté un condor, animal mythique, symbole de la culture de Tiwanaku.

Le plus impressionnant est le système d’irrigation inventé par cette civilisation pourtant si ancienne.

Afin de pouvoir récolter légumes et céréales dans ce climat très froid, les habitants de Tiwanaku ont fait preuve d’une grande ingéniosité.

La terre était préparée en un chemin sinueux, en superposant des couches de pierres et des couches de terre.

Suivant ce chemin de  terres cultivables, des canaux étaient creusés.

Le jour, le soleil chauffait l’eau qui circulait dans ces canaux, créant ainsi un microclimat permettant des cultures durant toute l’année.

Après les récoltes, les fonds étaient asséchés. Les sédiments déposés étaient recueillis pour être répandus sur la terre ainsi enrichie et prête pour les cultures suivantes.

On y cultivait la quinoa, des sortes de lentilles et surtout des pommes de terre gigantesques. Une fois récoltés, ces légumes étaient déshydratés pour être conservés plus longtemps.

Mystère


Les chercheurs ont découvert que les hommes de cette civilisation naissaient avec une tâche dans le dos, qui disparaissaient spontanément 1 an plus tard.
Ces hommes avaient également les yeux bridés.
Ils en conclurent que ce peuple descendait peut-être des asiatiques. Ce qui expliquerait les yeux très bridés de toute la population andine.
La découverte de la tête sculptée d’un Chinois dans les ruines de Tiwanaku confirmerait-elle cette hypothèse ? S’agirait-il d’un ancêtre ?

Nous sortons du musée pour aller sur le site archéologique.
Pierre sculptée à l’entrée du musée.

Le site de Tiwanaku

Pyramide de Akapana

Temple de Kalasasaya

Ce temple mesure 126 sur 117 mètres.  

Le grand mur de ce temple, de 3 mètres de haut, constitué d’énormes blocs de grès rouge et d’andésite (roche volcanique), est impressionnant.
Ces blocs sont parfaitement ajustés, les angles sont incroyablement droits et les pierres sont totalement lisses.

Entre ces pierres, on découvre des entailles.

Dans ces entailles creusées dans la roche, était coulé du bronze qui, en durcissant, soudait les blocs entre eux.

A intervalles réguliers se dressent de grandes pierres, semblables à des menhirs.

Un énorme escalier mène à l’entrée dont le portique a été restauré.

La dernière marche, d'origine, est un seul et unique bloc de pierre.

Nous entrons dans l’enceinte

du temple de Kalasasaya.

Note : Sur les monolithes, la main sur le cœur ou sur le ventre est le symbole de la fécondité. Une main ouverte et l’autre fermée, exprime le fait qu’il faut donner pour recevoir.

Monolithe Ponce

Sur ce monolithe, le moindre centimètre de pierre est gravé minutieusement.

Le temple semi- souterrain

Monolithe El Fraile (le prêtre)

A l’est du temple, un escalier descend dans le temple semi souterrain : une fosse acoustique en grès rouge de 26m sur 28 m, avec une cour rectangulaire.

Sur les murs, 172 têtes anthropomorphes sont sculptées dans la roche.

Parmi ces  têtes on trouve le puma, le poisson, le noir aux lèvres épaisses, le mâcheur de coca avec la joue enflée, l’extraterrestre, le fumeur de cigarette…

Ces têtes, représentant des hommes de toute race, symboliseraient pour certains un monde souterrain où vivent les morts et les êtres à venir. Pour d’autres elles relateraient les victoires remportées sur les autres peuples.

Dans ce temple semi souterrain, le sol est légèrement incliné et on observe un système d’évacuation des eaux.

Au centre du temple semi souterrain se dressent des blocs monolithiques.

Puis nous contournons l’enceinte du temple et entrons par une petite porte à l’autre bout de ce mur immense.

 

Petit phénomène acoustique :

Un orifice est creusé dans le mur, près de cette entrée.

Nous nous éloignons considérablement du mur et notre guide murmure dans l’orifice.

Nous l’entendons parfaitement.

Note : Profitons de la photo de cette jeune femme pour la remercier très sincèrement.
En plus d’avoir fourni de nombreuses explications sur ce site, en espagnol puis en anglais comme prévu (avec souvent - et pour nous 3, seuls français du groupe - une 3ème traduction en français), elle nous a rappelé que certains guides pouvaient allier humour, intelligence et professionnalisme.

A l’angle du temple Kalasasaya, nous arrivons devant la célèbre porte de Tiwanaku.

La porte du Soleil

A savoir : Si vous aimez Tintin et Milou, vous connaissez Le Temple du Soleil.
Pour ceux qui l’ignoreraient, tous les symboles viennent, non pas des Incas, mais de ce site de Tiwuanaku.

Nous y sommes !

Voici cette célèbre Porte du Soleil.

 

Cette porte mesure 4 mètres de large et 3 mètres de haut.

Taillée dans un seul bloc de roche volcanique (l'andésite), cette porte était, pour certains, utilisée pour des offrandes au soleil.

Pour les chercheurs Européens, cette pierre (de 44 tonnes sur les guides, 10 tonnes sur le dépliant du musée, probablement entre ces 2 mesures pour nous !?) représenterait un calendrier dont les 52 semaines seraient gravées sur le sommet.

Sur la partie supérieure, le personnage sculpté est probablement le dieu soleil Viracocha.

Il tient dans chacune de ses mains à 4 doigts un sceptre à tête d’oiseau.

32 hommes soleils et 16 hommes condors entourent ce dieu soleil.

Tout le monde est toutefois d’accord sur le fait que cette porte était à l’origine recouverte d’or.

Après cette excellente visite guidée, nous pourrons flâner sur ce site archéologique encore en cours de fouilles, et découvrir d’autres monolithes.

A l’ouest du temple, Putuni (El Palacio de los Sarcofagos) est en cours de fouilles. Derrière la double rangée de murs, les archéologues auraient découvert les fondations de maisons.

Il y a quelque part sur le site la Porte de la Lune, mais nous ne l’avons pas vue.

Dans l’après midi, nous reprenons la route de La Paz.

 

Avant de quitter Tiwanaku, nous faisons un petit tour rapide sur la place du village.

Nous retrouvons là quelques pierres et monolithes enlevés du site par les colons et utilisés pour construire l'église.

Sur la route de La Paz . . .

La journée a été intéressante mais fatigante.

N’est-ce pas Candice ?... !

A la sortie de Tiwanaku

Cette fois, aucune panne à déplorer avant de retrouver la vie trépidante de la capitale . . .

Kalasasaya signifie « pierres dressées ».

Derrière la grande arche, nous découvrons d'énormes monolithes.

Monolithe Bennett
Autre côté de la Porte du Soleil
Celui-ci serait le monolithe Kon-Tiki
Halle dessinée par Gustave Eiffel.
 

 

 

 

 


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