En effet, le plus grand intérêt de ce couvent se trouve sur ses terrasses.

Le couvent San Felipe Neri, autrefois monastère, est aujourd’hui une école. Mais il est possible, à certaines heures, d’entrer dans ce bel édifice, ou plutôt de monter sur ses toits.

La vue sur les toits de Sucre et ses dizaines de clochers blancs est exceptionnelle.

Nous pouvons nous promener sur les terrasses ondulées et prendre place sur l’un des sièges des novices, qui venaient ici pour être « plus près de Dieu ».

Nous regardons le soleil se coucher et parvenons difficilement à quitter cet endroit vraiment très paisible.

Nous passons ensuite une partie de la soirée dans un bar de la place où est diffusé le superbe film documentaire Devil’s Miner (évoqué dans Potosi).

Difficile de s’endormir avec ces images terribles dans la tête.

Mais nous devons être en forme pour demain.

Autres musées en bref

Mardi 11 mai

Nous passerons une bonne partie de cette journée dans la campagne, pour visiter les villages des indiens Jalq’a, où je vous emmènerai aussitôt après avoir évoqué rapidement la suite de nos visites des musées de Sucre.

Musée ethnographique et folklorique

Cette fois, nous regrettons vraiment ne pouvoir photographier ces costumes sophistiqués et très colorés ainsi que ces masques somptueux, exposés de manière très vivante, dans cette salle noire où chaque mannequin est mis en scène et éclairé par un faisceau lumineux.
Par chance, nous trouverons quelques photos de ces masques sur le site du musée (www.musef.org.bo). Mais ils n'y sont pas tous et il manque les costumes superbes et d'une grande complexité.

Musée Universitaire

Cette université abrite l’un des musées les plus réputés du pays.

Art colonial, ethnographie, anthropologie et art contemporain, ce musée est très intéressant mais il est également interdit de prendre des photos.

Vous devrez donc nous croire sur parole !

Pour résumer, la part importante consacrée aux œuvres coloniales n’a pas eu notre préférence. Meubles peints et sculptés, peintures et orfèvrerie religieuses, portraits de la noblesse espagnole…
Nous ne sommes pas là pour voir le luxe dans lequel vivaient les colons au dépend de la population locale.

Nous passerons donc rapidement à la partie anthropologique avec une exposition importante de poteries, silex, pierres gravées de différentes ethnies indiennes, objets en bronze, bijoux en os ou en pierre, tissus anciens…
Cette partie est peu légendée mais intéressante.

Nous y verrons, entre autres, ces dessins sur un mur qui rappelle la paroi d’une grotte.

Ici, nous pouvons prendre des photos. Mais nous n’aurons, hélas, pas plus d’information.

Le plus spectaculaire, une fois encore, ce sont les crânes déformés et trépanés ainsi qu’une momie en position fœtale (nous avons volé cette photographie - sans flash, promis ! Toutes nos excuses pour cette désobéissance mais nous n’avons pas pu résister !)

Avant de quitter ce musée, nous traversons rapidement la galerie d’art contemporain où une peinture retient notre attention. Il s’agit de Silicosis de Huanka. Cette peinture est extraordinaire pour le message qu’elle envoie.

Des mineurs gravitent à l’intérieur des poumons et de l’œsophage. Cette toile nous ramène encore à la dure réalité des mines de Potosi.

Il s’agit d’un enfant accidenté d’une dizaine d’années.

Comme toutes les momies que nous verrons dans ce pays, la momification est totalement naturelle, due aux conditions atmosphériques et climatiques.

Appel : J'ai cherché, en vain, la reproduction de cette peinture sur le web. Aussi, si l’un de vous parvenait à la trouver, il me ferait grand plaisir en m’en envoyant une copie.

Des musées, il y en a encore bien d’autres à Sucre. Il nous faudrait séjourner encore plusieurs jours ici pour les voir tous. Mais nous avons encore tant d’autres choses à faire dans ce pays. Nous en resterons donc là.

Il est temps d’aller faire cette petite virée dans la campagne,
au cœur des villages Jalq’a.

Une visite guidée dont nous nous serions bien passés
et dont nous garderons un souvenir honteux . . .

                                  

La partie ethnologique est surtout consacrée aux Uru Chipayas.

Ces indiens vivaient autour de l’eau. Des scènes de leur vie sont représentées comme les cases et igloo en pierre au toit pointu, les pièges judicieux consistant en des fils tendus sur le cours d’une rivière terminés par une pierre permettant d’attraper les flamants.

Ce peuple existait avant les Aymaras. Ils occupaient un vaste espace depuis le lac Titicaca jusqu’au sud du lac Poopo, à l’ouest de Sucre.

A l’arrivée des Aymaras, ce peuple soudainement asservi oublia son propre langage pour ne parler que l’aymara.
Puis ce fut l’arrivée d’un autre envahisseur, les espagnols. Peu à peu ce peuple a quasiment disparu.

C’est dans ce musée, installé dans l’enceinte d’une banque, que nous pourrons admirer une grande quantité de costumes et de masques rituels de tout le pays.
 

 


(Accueil du site)