Nous avons organisé notre séjour à Sucre en fonction du marché de Tarabuco qu’il ne faut louper sous aucun prétexte.

Tarabuco est une bourgade perdue dans la montagne. Mais son marché dominical attire toutes les populations, exclusivement indiennes, de la région.

Plutôt que nous enfourner dans un minibus plein à craquer, nous optons cette fois pour le bus touristique.
Ce bus ne fait que transporter les voyageurs dans de meilleures conditions que les minibus locaux. Aucun guide n’est proposé, mais nul besoin de guide pour découvrir le charme indéniable de Tarabuco.

Le marché se tient entre 10 heures et 15 heures.

Après une soixantaine de kilomètres, interrompus par une jante cassée donc un changement de roue - ce qui nous donne l’occasion de nous dégourdir les jambes…

… il est 10 heures 30 lorsque nous découvrons Tarabuco.

Avons-nous pris un engin permettant de remonter le temps ?

Rêvons-nous ?

Ces gens sont-ils déguisés pour une fête, un carnaval ou pour les touristes ?


Pas du tout !

Nous sommes bien en mai 2010, en un dimanche ordinaire pour ces indiens venus de tous les environs faire leur marché, comme ils le font chaque semaine.

Ce marché commence sur la place avec quelques articles visant à priori le touriste.

Nous remarquons immédiatement ces curieux chapeaux que nous prenons pour des chapeaux de fête.

Mais lorsque nous croisons les autochtones, nous réalisons qu’ils portent ces mêmes chapeaux. Et aucun doute, ces gens ne sont pas déguisés. Ils sont même tout à fait sérieux.

Ceux-ci passent presque inaperçus finalement !

Ici, même les chiens sont d’un autre temps

Nous serons surpris par le nombre de chiens portant un manteau (souvent un vieux pull) qui les protége du froid.

Dans la région de Tarabuco, les populations vivent essentiellement de l’agriculture et du textile.

Ces textiles sont parmi les plus renommés du pays.

Les motifs et la technique sont très spécifiques à chaque ethnie, et elle sont nombreuses dans les environs de Sucre (Yamparas, Jalq’a, Llameros, Ch’utas, Tarabucos, Katus…)
Sur cette photo, on peut observer des tissages de Tarabuco et de Jalq’a.

Les tissages de Tarabuco (rouge et noir ou de différentes couleurs) sont impressionnants de finesse. Chaque motif est infiniment petit. Pourtant, on y distingue parfaitement tous les détails, comme par exemple la crinière d’un cheval qui lui-même mesure 2 cm.

Ceux de Jalq’a, toujours rouge et noir, sont plus complexes. Les motifs semblent désordonnés mais ce n’est qu’une impression. En fait, chaque motif en renferme un autre. (Nous nous sommes régalés, le lendemain, au musée des arts indigènes de Sucre. Voir page suivante.

Ces hommes et ces femmes qui semblent venir d’une autre époque

sont des indiens yamparas et tarabucos.

Chapeaux et tuniques (Unku) diffèrent selon les villages.

Certains portent le montera, chapeau en cuir noir, arrondi, qui ressemble aux casques des conquistadores espagnols.

Autrefois, les femmes le portaient elles aussi et les plus anciennes l’ont gardé.

Mais pour la plupart, elles portent désormais le joq’ullu, chapeau en laine rigide avec des perles de couleur.

Les femmes mariées le portent sur le front, les célibataires légèrement de travers.

Nous verrons aussi ce curieux chapeau, féminin semble-t-il.

Quelque soit le style,
   qu’il soit porté avec simplicité ou élégance,
      à Tarabuco tout le monde ou presque porte un

       couvre-chef.

Ce petit tablier est typiquement bolivien.

Ce châle féminin s’appelle Lliaqllas

Les seuls accessoires qui ne varient pas

                                       ce sont les chaussures.

Elles sont toutes faites à partir de pneu recyclé.

En ce jour de marché, dans les rues de Tarabuco, nous allons nous mêler avec délice à cette population peu ordinaire . . .

Parmi tous ces costumes traditionnels, nous retrouvons toutefois la tenue bolivienne par excellence.


(Accueil du site)

Ce petit sac tissé s'appelle « ch’uspa ».
Il qui sert à ranger les feuilles de coca.

En faisant des recherches sur Tarabuco, on trouve des photos de la tenue traditionnelle. Et l'on apprend que celle-ci n’a guère changé depuis des siècles.