Mai 2009

Ceci est le véritable nom de la capitale de l’Argentine.

Et l’on comprend aisément pourquoi tous disent : Buenos Aires

 

Voici également pourquoi les habitants de Buenos Aires se nomment :

« los Porteños ».

Vendredi 8 mai 2009

Avec un petit pincement au cœur, nous quittons l’Uruguay et nous dirigeons vers Buenos Aires.

La brume sur le Rio donne une curieuse couleur à l’horizon.

Nous passons la digue et contactons par VHF la première marina - le Yacht Club Argentino - dont on nous a venté les qualités : Gentillesse, navette pour aller du bateau à terre, et une semaine offerte - pratique très courante en Argentine et que l’on nomme ici : une bouée de courtoisie.

Réponse :
« Nous n’avons pas de place. Il y a une régate ! »

Et oui ! Nous n’avions pas réalisé que nous étions vendredi.
Or le week-end, la réponse est invariable.

Régate ou pas d’ailleurs, les Argentins profitent de leurs voiliers et du moindre vent pour naviguer dans le Rio.

Nous tentons notre chance dans la deuxième marina , Puerto Madero, réputée chère.

Mais avons-nous le choix ?

Il y a bien d’autres clubs sur le Rio. Mais il faut monter plus loin, sans être du tout assurés d’obtenir une place.
En Argentine, on n’a pas vraiment l’habitude des bateaux "habités". Et surtout, il faut être parrainé pour obtenir une place dans l'un des nombreux clubs argentins.

Réponse du marinero : « On n’a pas de place. Allez voir à Argentino ! »

Nous leur expliquons la situation et obtenons très vite une place, mais pour une seule nuit.

Puerto Madero

Pour entrer au Yacht Club Puerto Madero, il faut passer entre deux murs, étroits, reliés par un pont.

La circulation sur ce pont devant chaque fois être stoppée, celui-ci ouvre à heure fixe.

Il est 16 heures 10.
Nous devons donc attendre 17 heures.

Nous entrons dans l’avant port et jetons l’ancre derrière la digue, près des ferries, des remorqueurs et autres bateaux militaires.

17 heures, la circulation est arrêtée. Le pont s’ouvre.

Damien, marinero très sympathique de Puerto Madero, vient à notre rencontre à bord de son zodiac et nous escorte dans la marina.

Nous prenons place devant le ponton. 



Oh, un catway ! Pas vu depuis les Canaries!

Puerto Madero est une marina assez luxueuse.

Nous avons pour voisin des voiliers et de superbes yachts, soigneusement "briqués" chaque jour, et dont la moindre pièce inox pourrait tenir lieu de miroir.

Les sanitaires sont surchauffés, la douche des plus agréables et tout le personnel est d’une grande gentillesse.

Anecdote : Les gitans à Puerto Madero !!!

Nous sommes en "tenue de nav.".
Soit pour Rémy, son inséparable tenue des beaux jours - short-débardeur. Et pour moi un vieux caleçon bleu marine et mon inévitable veste polaire noire…ou plutôt grise…ou plutôt… Bref ! très usée !
Mes tongs sénégalaises n’étant pas des plus fiables pour courir sur le pont, je les ôte dès notre arrivée pour les manœuvres d’amarrage.

approche du quai. Nous lançons les amarres à Damien.

Alors qu’il s’occupe des côtés, je saute sur le quai pour attacher l’avant.

Puis nous le remercions et demandons où sont les bureaux.

Damien nous indique l’officine puis, regardant mes pieds, me dit discrètement :

« Ici, il faut mettre des chaussures et aussi une chemise pour sortir ! »

Vexant le p’tit gars !

L’état de, avec ses coulures de rouille sur la coque, ajouté à notre "dégaine", le tout comparé au luxe de nos voisins, y serait-il pour quelque chose  ?!!!

Heureusement pour lui, ce garçon a un sourire charmant… !

Inutile de vous dire que nous ferons de grands efforts de toilette pour sortir de la marina et aller en ville, quelques minutes plus tard, afin de leur montrer que « nous ne sommes pas des sauvages, tout d’même !!! »

La ville

Depuis le port, nous pouvons admirer les immenses tours de verre. Chacune sa forme et son originalité, et bien d’autres sont en cours de construction autour de nous.

 

Il faut reconnaître que ces tours ont une certaine classe.

 

Nous n’avons à priori qu’une journée pour visiter les lieux.
C’est donc au pas de course que nous ferons nos premiers pas sur cette terre argentine.

Finalement, nous ne dépasserons pas le grand boulevard non loin de la marina. En ce vendredi soir, la circulation est très dense et le bruit nous semble infernal.

Difficile de traverser l’avenue.

Les Argentins, bien moins disciplinés que leurs voisins uruguayens, roulent vite et, feu vert ou orange mur, ils n’hésitent pas à poursuivre, bloquant ainsi les carrefours.

Très vite, le bruit me soûle.

Candice est stressée par le va et vient incessant des voitures.

Nous ne traînons pas et retrouvons avec bonheur le calme du port.

Calme tout à fait relatif d’ailleurs puisque, Puerto Madero étant situé au cœur de la ville, les bruits de la circulation sont à peine atténués, relayés très vite par de la musique dans un mélange de style assez dissonant.

Mais pourquoi avons-nous quitté l’Uruguay ?!

Ayant l’intention de demeurer longtemps en Argentine, il va sans dire que nous reviendrons dans cette grande ville où il est impossible d’ignorer la beauté de certaines bâtisses anciennes aux sculptures superbes voisinant curieusement avec ces grandes tours de verre tout aussi admirables.

En attendant, je vous propose une petite visite rapide grâce aux photos de Brigitte de Fleur de Méninges que nous remercions :

 

 

 

Début des formalités et quête d’une place pour la nuit.

Dès le lendemain, samedi matin, nous accompagnons Rémy pour les formalités.

Nous nous rendons à l’émigration, non loin du port, où tout l’équipage doit être présent.

Alors qu’à priori tous les bureaux semblent fermés, un jeune militaire nous aperçoit par l’une des fenêtres.
Il nous fait alors rentrer par les "coulisses", traverser les dédales de l’administration, pour nous diriger enfin vers le bureau du responsable.

Un papier. Un tampon sur chaque passeport. Voilà une affaire rondement menée.

 

Puis Candice et moi abandonnons Rémy.

A 17 heures, nous devons quitter Puerto Madero. Il nous faut trouver au plus vite une solution pour la nuit.
Nous décidons  donc d’aller quémander de vive voix, malgré un premier refus, une place au Yacht Club Argentino.

Après avoir satisfait à une certaine curiosité de la part du gardien, celui-ci nous conduit au contramastro.

Nous venons de passer le premier cap : la barrière.

Dans une petite guérite, un monsieur trapu et moustachu nous reçoit. Il écoute Candice lui expliquer notre problème.

En fait, derrière son air quelque peu revêche, Pautas - el contramastro - est un homme très affable.

Il se souvient parfaitement de notre appel par VHF la veille. Il accepte de nous recevoir, mais jusqu’à lundi et à condition que nous arrivions avant 13 heures, c’est à dire avant le retour des voiliers de la régate.

A savoir qu’il est alors midi et que Rémy est en ville !!!

Au cas où nous ne puissions partir à temps, aussitôt de retour à Puerto Madero, nous allons voir Willy, le très sympathique gérant dont nous ont parlé nos amis de Fleur de Méninges arrivés voici plusieurs mois en Argentine.

Willy commence par s’excuser.

Puerto Madero étant une marina privée, il ne peut proposer qu’une nuit gratuite - courtoisie oblige !

Pour la suite, en effet, il peut nous trouver une place jusqu’à mercredi.

Mais . . .

Les tarifs sont prohibitifs.

Willy prend la calculatrice :

53,75 m2 x 3,865 Pesos argentins... ajoutons à cela 16% de taxe...

    ... voilà qui nous ferait... : 241 et quelques pesos - soient près de 49 euros la nuit.

Gloups !
Heueu…merci beaucoup Willy ! Très aimable. Mais nous devons vous quitter !!!

Plein d’eau - Douche express - Et une prière pour que Rémy arrive au plus vite. . .

Midi trente.

 

Un sac à dos derrière un barbu est en vue, là haut,
sur l’esplanade (!!!)
 

Je monte sur le pont et crie, à grand renfort de gesticulations  – discret !? – afin d’être certaine qu’il comprenne bien mes propos :

Dépêche-toi ! Nous devons lever le camp dans un quart d’heure.

Car en effet, à l’heure pile,  il faut être devant le pont.

 

13 heures.

Nous appelons Damien. . . Le pont s’ouvre. . . Nous sortons. . .

        

         

Yacht Club Argentino

13 heures 10.

  Nous entrons dans le Club Argentino.

 

Ici, nous ne sommes pas au ponton.

Comme la plupart des voiliers, nous sommes amarrés à deux bouées, une à l’avant, une à l’arrière.
Et derrière les murs de cette marina, nous constatons qu’en effet il y a peu de place.

Cette fois, c’est Mario qui vient à notre rencontre pour nous amarrer juste en face de l’entrée, aux deux uniques bouées disponibles pour notre voilier qui, au milieu des autres, semble immense.

Lorsque nous descendons pour nous inscrire, Pautas, el Contamastro, nous annonce spontanément que nous pouvons rester jusqu’à jeudi. Le bateau dont nous avons pris les bouées ayant repoussé son retour.
Et nous profiterons bien entendu de la gratuité puisque le Club Argentino offre une semaine de courtoisie.

Conclusion : En Argentine, il faut discuter.
On vous écoute et il semble qu’il soit toujours possible de trouver une solution.

Une heure plus tard . . .

Des dizaines de petits voiliers passent, à la voile - la plupart n’ayant pas de moteur - la petite entrée du port.

Il en sera de même dimanche et c’est ainsi chaque week-end.

Dès le dimanche après-midi, les voiliers seront alors recouverts d’une bâche bleue et ne verrons plus personne pendant une semaine.

Pour descendre à terre, point besoin de l’annexe. Il suffit d’appeler par VHF depuis le bateau ou sonner la cloche si l’on est à terre.
Une navette vient nous chercher. Et celle-ci fonctionne 24 heures sur 24.
Nous ferons ainsi la connaissance de Mario, Hernan ou encore Carlito, tous adorables.

Formalités - 2ème épisode

ou

Là où, avec , les choses simples deviennent
toujours compliquées !

 

Tandis que, avec notre plus beau sourire, nous négociions une place, Rémy poursuivait les formalités.

La Prefectura : Cerrado (fermé).

La douane : Cerrado.

Pautas nous informera qu’en fait, pour la Prefectura, ce n’était pas la bonne adresse. Il nous fournit 4 feuillets à remplir et nous donne "la bonne" adresse pour lundi.

                                       Affaire à suivre donc . . .

 


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